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Arbres sacrés christianisés
ARBRES SACRÉS
CHRISTIANISÉS
NOTA : Pour écrire le
chapitre sur le Culte des Arbres dans son livre "Les Oratoires de France
depuis les origines" Pierre Irigoin, s'est principalement appuyé sur la
remarquable étude de l'historien et Directeur du Musée d'Amiens Maurice
Crampon "LE CULTE DE L'ARBRE ET DE LA FORÊT EN PICARDIE "
ouvrage fondateur sur ce sujet , indépassé à ce jour; cet ouvrage dont nous
possédons un exemplaire est notre référence en la matière.
Le Culte Païen des
arbres
Le culte de l'arbre a
une très ancienne origine et se retrouve chez de nombreuses populations
primitives et dans les civilisations du monde entier.
Peut-être plus ancien
que le culte des pierres et des eaux, le culte des arbres était pratiqué par
nos ancêtres, et cela nous est confirmé par le poète latin Lucrèce qui
vivait près d'un siècle avant l'ére chrétienne et qui écrivait " Nos
premiers aïeux habitaient les bois, les anfractuosités des montagnes et les
forêts pour se soustraire au fouet des vents et de la pluie.... en ces temps
ou la force de la végétation ne laisse à l'homme qu'une existence chétive et
misérable.... les hommes vénèrent son aspect lugubre, son silence, la
majesté de ses arbres, leur longue vie....à cette adoration se mêlent des
sentiments de crainte, d'utilité et par suite de recueillement, de piété.
"
Camille Julian dit "
Les Ligures imitaient leurs ancêtres, ils vénéraient les arbres les plus
puissants de leur pays... les hêtres et les chênes... et peut être le hêtre
fut-il l'objet d'un culte plus intense".
Les Perses
vénéraient le dattier et l'olivier, ils couvraient les platanes de
clous, de loques et d'ex-voto; ils allumaient des cierges et brûlaient
de l'encens au pied des cyprès.
Les Hindous
adoraient le Palmier, leurs textes font mentions d'Arbres sacrés, Arbres
des démons, Arbres de Dieu, Arbres de Bouddha, Arbres de la
connaissance...
En Grèce, la
vénération des arbres était liée au culte des Dieux et des Héros :
l'Olivier de Minerve, le Laurier d'Apollon, la Myrte de Vénus, le Pin de
Bacchus, le Frêne de Mars, et le Chêne de Zeus. |
Sceau assyrien avec
deux prêtres autour d'un arbre sacré |
Les sanctuaires
primitifs d'Israël sont établis autour d'une pierre divine, d'une source ou
d'un arbre sacré.
Les Ligures et les
Celtes vénéraient principalement les chênes et les hêtres, pour les
peuplades scandinaves le chêne personnifiait leur Dieu Thor, ce culte fut
adopté par les Romains, qui identifièrent les dieux gaulois avec leurs
propres dieux, et comme le dit Maurice Crampon " Odin-Wodan devint
Mercure, Freya devint Vénus, et Thor le dieu de la Trinité païenne devint
Jupiter et le chêne sacré de Thor devint le chêne sacré de Jupiter"
Le Culte chrétien des
arbres
Quand l'Empire Romain
se convertit au christianisme au IV siècle, tous les arbres étaient sacrés
depuis toujours chez les différents peuples européens, aussi divers
conciles, ceux d'Arles, d'Orléans, de Tours, de Nantes entre autres
condamnent " ceux qui adoreront les arbres, les fontaines et les
pierres. Ils se rendront coupables devant Dieu...les pasteurs devront
chasser de l'église quiconque ira porter des voeux aux pierres, aux
arbres, aux fontaines..." ailleurs il est dit " Défense d'observer
les superstitions païennes sous peine de quinze sols d'amende"
Trente articles sont consacrés aux sacrifices dans les bois, sur les
pierres, et aux fontaines.
En 598, le Pape St
Grégoire écrivait à la reine Brunehaut : … « Empêchez le culte des
arbres et des idoles, de même que les sacrifices d’animaux. N’est-il pas
affreux d’entendre dire que plusieurs Chrétiens vont aux églises sans
renoncer au culte des démons… »
Les prédicateurs
chrétiens abatirent ou coupèrent les arbres vénérés, comme Saint Boniface
devant les Saxons à Geismar, et au XIi siècle Saint Bernard de Clairvaux
dit-on, faisait encore abattre des arbres sacrés païens lors de ses voyages.
Cependant comme le dira
Saint Augustin " Il en est des bois sacrés, comme des gentils; on
n'extermine pas ces derniers, on les convertit, on les change; de même on ne
coupe pas les bois sacrés, on les consacre à Jésus-Christ"
Alors nous dit Crampon,
l'impulsion était donnée " L'oeuvre de christianisation commencée
sporadiquement par les premiers apôtres, au temps de la Rome païenne, était
désormais consacrée officiellement par les princes de l'Eglise; elle allait
être continuée avec ardeur par les pasteurs zélés. Ils substituèrent aux
arbres et aux pierres sacrées des croix et de petites chapelles; ils
placèrent des reliques dans les troncs vénérés, ils accrochèrent des niches
de la Vierge sur les écorces effritées par le temps, ils entaillèrent des
croix sur les plus gros végétaux"
C'est là l'origine des
arbres avec des statues de la Vierge dans les troncs, ou dans des niches
accrochées aux troncs de ceux-ci.
Ci-dessous, exemple
d'arbres sacrés christianisés :
CHÊNE DE SAINT VINCENT
Situé dans le département des Landes, ou
se rencontrent aussi de nombreuses Fontaines Sacrées, cet arbre
vénérable, vestige de la forêt primitive, est situé devant la maison
natale de Saint Vincent-de-Paul (1581-1660),aumônier des galères
royales.
Victime de la foudre en 1868, il fut
amputé d'une partie de son tronc; ses mensurations sont de 30 mètres de
hauteur environ pour une circonférence de 3,75 mètres. |
N.D. DE BON SECOURS
St Germain-en-Laye (78)
La niche fixée au tronc d’un chêne, commémore la bataille de Lépante.
Elle abrite actuellement une statue placée en 1957, qui remplace une des
nombreuses statues qui se succèdent fort souvent dans ces petites
niches. |
CHÊNE DE LA VIERGE
Situé en Seine-Maritime dans la région boisée d'Elbeuf. On estime son
âge à 500 ans, sa circonférence à 1 m du sol est de 4,50 m environ.
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CHÊNE
NOTRE DAME
Situé à la Chapelle-Caro dans le Morbihan, il renferme une statuette de
terre-cuite dans une anfractuosité de son tronc. |
CHÊNE DES SUEDOIS
Situé dans la forêt de Bitche (57) il fut témoin de la guerre de Trente
ans, au cours de laquelle les troupes suédoises s'en servirent de gibet.
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Retrouvez les
Arbres sacrés et les Niches d'Arbres sur la Base de Données
www.oratoires.com
Dans la rubrique 'Edifice', sélectionnez :' Arbre Sacre & Niche d'Arbre'
ORATOIRES
ET NICHES D'ARBRES
DANS LES FORÊTS DU JURA
L'abbé Eugène Bouchey (1828-1888) dans
le "Le Charbonnier dans les Bois" publié à titre posthume en
1969, nous raconte la vie qui fut aussi la sienne, des charbonniers qui
exploitèrent les forêts du Jura pour l'approvisionnement des fonderies
et verreries qui utilisaient d'énormes quantités de charbon de bois. En
1994, l'association des villages de la forêt de Chaux, désirant rendre
hommage à cette corporation, décida d'ériger sur l'emplacement d'un
ancien oratoire détruit lors de la Révolution en 1790, un nouvel
oratoire, dédié au Saint Patron de cette corporation vieille de huit
siècles. Situé sur le territoire de la commune d'Our, il se présente
sous la forme d'une meule de charbon de bois, d'un diamètre de 4,20 m à
la base et de 2,20 m à la toiture. La charpente tronconique est couverte
avec des "tavaillons" d'épicéa traditionnels; le sommet est surmonté
d'un épi de cuivre en forme de flamme. |
CHÊNE DE LA ROYALE-GERMIGNEY (1852)
LA LEGENDE DE SAINT
THIBAUD
Thibaud de Provins, fils du Comte Arnoul
de Champagne, vécut en ermite dans la forêt de Pettingen, au Luxembourg
et devint par la suite évêque de Gubbio en Ombrie.
A sa mort en 1066, son fidèle serviteur,
après avoir prélevé un pouce sur le corps de son maître, dissimula cette
relique dans son bâton de voyage et parvint en Alsace.
Une nuit il s'endormit dans un bois de
sapins, ayant fiché son bâton en terre. Au matin il essaya de l'arracher
du sol sans pouvoir y pervenir; en même temps trois lumières apparurent
au dessus de trois sapins; le châtelain d'Egelbourg les vit de son
château, accourut et décida d'élever une chapelle sur le lieu du
miracle, aussitôt le bâton quitta la terre sans difficulté.
Dans la forêt de Thann (dont le nom
signifie sapin) trois Arbres Sacrés symbolisent ce miracle. |
FORÊT
DE CHAUX
Commune de Belmont
CHÊNE DE LA VIERGE |
FORÊT
DE CHAUX
Commune d'Etrepigney
CHÊNE DE LA VIERGE |
FORÊT DE CHAUX
Commune d'Our
ORATOIRE St THIBAUD
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SAINT
THIBAUD
Patron des charbonniers
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ORATOIRES ET NICHES D'ARBRES EN HAUTE SAÔNE
En dehors de quelques beaux oratoires
classiques construits en pierre de taille, ce département est
particulièrement riche en calvaires et croix de pierre sculptées qui
pour un grand nombre d'entre elles possèdent la particularité de
posséder une petite niche, hélas souvent vide, accolée contre le fut de
la croix. Ne nombreux oratoires en pierre de taille se présentent sous
la forme de simple poteaux terminés par une niche creusée dans la partie
supérieure de leur fût monolithe.
De conception similaire, on y rencontre
quelques oratoires rustiques constitués d'un simple poteau de bois évidé
à sa partie supérieure pour former une petite niche surmontée d'un toit
à deux pentes. |
CHÊNE DE LA VIERGE (Incendié) à RIOZ
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ORATOIRE NOTRE DAME
à LA BRUYERE
Au pied d'un vieil arbre,
Inscription : AVE MARIA |
ORATOIRE N.D.
à TERNUAY-MELAY
Sous la niche, date 1990 |
CINTREY
Oratoire Notre Dame |
FONDREMAND
Oratoire Notre Dame |
VALLEROIS-Le-BOIS
Oratoire Notre Dame |
MAGNY-les-USSEY
Le Chêne Béni |
ORATOIRES,ARBRES SACRES et NICHES D'ARBRES
DANS LE DOUBS
Le département du Doubs possède dans ses
forêts une vingtaine d'Arbres Sacrés ou de Niches d'Arbres. On trouve
ainsi 7 épicéas dont - dédiés à Notre Dame : Cernay, Evillers, Le Mémont,
Longeville-Montd'Or, Orchamps et Saint-Point-au-Lac; Le septième étant
dédié à St Joseph. Viennent ensuite 6 sapins dont quatre sont dédiés à
la Vierge. A Grand-Combe-Chateleu, c'est un "Sapin-Président" de 42
mètres de haut et de 4,50 m de circonférence au niveau des deux
cicatrices qui marquent l'emplacement des niches succéssives qui se sont
refermées au cours des ans. La commune de Sombacour possède pour sa part
2 tilleuls et 4 sapins sacrés, 3 chênes, 2 hêtres, et un frêne qui
terminent cette liste. |
GRAND-COMBE-CHATELEU
L'oratoire Notre Dame mérite une mention
spéciale; en effet il réunit les trois éléments faisant l'objet des
Cultes Païens : L'Arbre, La Pierre et l'Eau.
Dans un muret de pierres sèches est
encastré la base d'un arbre tronçonné, percé d'un tuyau par lequel l'esu
d'une source s'écoule dans le bac de l'abreuvoir situé à son pied. Au
dessus s'élève l'oratoire fait d'un tronc creusé d'une niche en plein
cintre. Le sommet est fourchu, il est recouvert d'un toit à deux pentes
en chutes d'équarrissage de scierrie (Dosses) |
LES TERRES DE CHAUX
CHÊNE ORATOIRE
Sainte Anne et Notre Dame
Une rustique caissette en bois clouée sur le tronc du chêne abrite les
deux statuettes. |
CERNAY-L'EGLISE
Oratoire Notre Dame
Sur la route de Trévillers.
Dans le tronc d'un épicéa une niche haute de 25 cm abrite une statuette
de ND de Lourdes protégée par deux barreaux |
ORCHAMPS-VENNES
Notre Dame de la Route
Au lieu dit La Gypserie. Grande niche ne bois, haute de 95 Cm, fixée sur
le tronc d'un épicéa et contenant une statue en pierre de la Vierge à
l'Enfant. |
ARBRE ORATOIRE
SAINT JOSEPH
Sur le tronc d'un épicéa isolé une niche
en bois avec une porte grillagée abrite une statue du Saint.
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Texte Jean Dieudé, d'après Paul Dieudé, Photos Paul Dieudé
Pour plus d'informations :" Les oratoires dans le Doubs" par
Paul Dieudé..
LE SENTIER DES ORATOIRES EN
FORÊT
DE St GERMAIN-EN-LAYE (78)
Très connue des habitants de la région parisienne pour son charme, sa Fête
des Loges, et son parcours sportif, la forêt de Saint-Germain-en-Laye
recèle aussi un sentier des oratoires très fréquenté.
Les oratoires de ce secteur ont été décrits dans l’ouvrage de Pierre
Irigoin "Les Oratoires de France depuis les origines", publié en
1997 et que nous avons réédité en 2007.
Créé en 1978, à l"initiative de l’Association des Amis de le Forêt
de Saint-Germain et de Marly, ce sentier permet de découvrir, sur un
parcours de 18 kilomètres, quatre croix et sept oratoires, tous
témoins du passé de la forêt. La première partie du sentier
constitue une boucle de 13 kilomètres sur laquelle sont situés les
sept oratoires et deux croix ; la seconde partie, qui fait une
boucle de 5 kilomètres, permet de visiter trois anciennes croix. A
l’exception de celui de Saint-Fiacre, tous ces oratoires, sont
constitués de niches en bois, vitrées, fixées en hauteur sur le
tronc de grands chênes.
Le départ du sentier est situé sur le parc de stationnement de la
piscine, à l’étoile des 9 routes, proche du terminus RER. Il est
balisé de croix de couleur bleue sur fond blanc fixées sur les tronc
d’arbres ou sur des piquets.
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CHÊNE DES ANGLAIS
D’une origine ancienne, la niche qui se trouve sur un chêne à
proximité de la terrasse du château et de la route des Mares
(parcelle204 de la forêt) abrite une statue de la Vierge à l’Enfant,
connue sous le nom de NOTRE-DAME des ANGLAIS. Selon la tradition
verbale Jacques II Stuart, roi d’Angleterre, exilé en 1668 au
château de Saint-Germain où il mourut en 1701, aimait prier devant
une statue de la Vierge, placée sur un chêne près de la terrasse.
L’arbre et la statue ont bien sur changé, la tradition survit et la
dévotion demeure.
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En septembre 1914, lors de la bataille de la Marne, cette Vierge fut
l’objet de ferventes prières et supplications pour demander l’arrêt
des armées allemandes qui menaçaient Paris. Une plaque commémorative
de la Victoire de la Marne, le 8 septembre, jour de la Nativité de
Marie, à été placée sous la niche en gage de reconnaissance.
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ORATOIRE SAINTE-GENEVIEVE
La sainte Patronne de Paris avait aussi son chêne sacré, à environ 1
kilomètre du château dans la partie de la grande forêt appelée
l’allée des Loges. Une niche fixée au tronc de l’arbre abritait une
statue de la Sainte avec au-dessous l’inscription "Sainte-Geneviève.
Priez pour nous" L’arbre étant mort en 2005, une étude est en cours
avec l’ONF pour replacer cette niche sur un autre chêne.
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NOTRE-DAME DE BON-SECOURS
La niche dédiée à Notre-Dame de Bon Secours, fixée au tronc d’un
chêne, commémore la bataille de Lépante. Elle abrite actuellement
une statue placée en 1957, qui remplace une des nombreuses statues
qui se succèdent fort souvent dans ces petites niches ; celle-ci
serait inspirée de la Vierge vénérée à Nancy, depuis 1505, dans la
chapelle des Ducs de Lorraine. La Vierge abrite ici deux petits
personnages sous les plis de son manteau, alors que la statue de
Nancy abrite sous son vaste manteau une foule de fidèles, clercs et
laïcs agenouillés à ses pieds.
D’après Roger Berton dans son ouvrage sur la forêt de Saint-Germain,
l’image primitive, plusieurs fois remplacée, remonterait
vraisemblablement à l’époque de Louis XV qui fit exécuter de
nombreux travaux dans la forêt ; La Reine Marie Leczinska, fille de
Stanislas roi de Pologne et duc de Lorraine, serait à l’origine de
cette dédicace.
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LA VIERGE DES POLONAIS
La légende fait remonter l’origine de cet oratoire dédié à
Notre-Dame de Czestochowska à Clémentine Sobieska, épouse de Jacques
III Stuart, qui venait y prier ! (sauf qu’elle n’est jamais venue en
France). L’ancien oratoire fixé au tronc d’un chêne a disparu au
début du XXème siècle.
En 1981, un nouvel oratoire fût fixé sur le tronc d’un chêne avec le
concours d’associations, de l’ONF, de la municipalité, et de la
Mission Polonaise de Paris. Il renfermait une icône de la Vierge
noire, bénie par le pape Jean-Paul II. En 1997, la chute d’un arbre
fit tomber l’oratoire qui fut reposé en avril 1999.La tempête de
1999 ayant arrachée le chêne, la niche fut fixée sur l’arbre actuel
en 2002. L’icône bénie disparue en 2007 fut remplacée l’année
suivante.
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LA CROIX PUCELLE
C’est la plus ancienne croix de la forêt de Saint-Germain, elle
porte la date de 1456, année de la réhabilitation de Jehanne d’Arc.
Elle aurait été érigée par Jean Dunois, le Bâtard d’Orléans,
compagnon de Jehanne et alors gouverneur de St Germain, pour
répondre à une sentence d’absolution qui ordonnait "Des croix
devront être plantées en souvenance de la Pucelle".
Renversée en 1793, redressée en 1850 ; elle à connu le 13 mai 1956
une cérémonie religieuse pour commémorer le 500ème anniversaire de
la réhabilitation de la Pucelle.
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ORATOIRE SAINT-FIACRE
L’ancien oratoire Saint-Fiacre placé sur un chêne ayant disparu fut
remplacé en 1957 par un nouvel oratoire situé sur l’esplanade des
Loges, à proximité de la Maison d’Education de la Légion d’Honneur.
Construit en ciment, contre le mur d’un transformateur, il contient
une statue qui serait due au talent de Georges Libault, dessinateur
des années 1950-1960.
Il existait aux Loges, une église dédiée à Saint-Fiacre où la reine
Anne d’Autriche fit un pèlerinage pour avoir un fils.
Un Pèlerinage avait lieu tous les ans ainsi qu’une procession qui
est à l’origine de la très païenne Fête des Loges d’aujourd’hui.
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ORATOIRE SAINTE-ANNE
Poursuivant notre promenade dans la forêt nous trouvons au lieu-dit
"Etoile Sainte-Anne", situé au point de rencontre de six chemins, le
chêne où fut placée par Anne d’Autriche la statue de sa Sainte
patronne qu’elle voulait ainsi honorer.
Cette statue disparut sous la Révolution et fut remplacée à
plusieurs reprises ; actuellement, on y voit une Sainte-Anne en
faïence de Quimper représentant la Sainte debout ayant auprès d’elle
la Vierge à l’Enfant, remplaçant celle qui avait été mise au début
du XXème siècle par une poétesse locale, Bertille Ségalas, pour
rendre hommage à la Sainte patronne de sa mère Anaïs Ségalas.
Ce fut durant de longues années un lieu de pèlerinage d’artistes et
de poètes organisé par la poétesse.
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ORATOIRE SAINT-JOSEPH
C’est au lieu-dit "Etoile de Saint-Joseph", en bordure du chemin
vicinal de St Germain à Achères (parcelle 159), que se trouve le
chêne contre lequel est fixée la niche en bois abritant une statue
de Saint-Joseph ; statue sculptée dans le bois par Delbart et mise
en place en 1957, en présence des "Demoiselles de la Légion d’
Honneur" dont l’établissement est à peu de distance ; cette statue
en remplace une plus ancienne vénérée depuis de longues années par
les promeneurs.
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Hors du sentier balisé,
se trouvait l’oratoire de L’IMMACULEE-CONCEPTION, dont la niche en
bois abritait une belle statue de l’Immaculée-Conception, fixée sur le
tronc d’un grand marronnier qui se trouve à la fourche de l’Avenue des
Loges et du chemin de Carrières, proche du parc du château. |
DISPARITIONS
L’oratoire Notre-Dame de la Salette, signalé par Pierre Irigoin en
bordure de la route de la Mare d’Ayen était situé en face de
l’établissement des religieuses de l’Immaculée-Conception.
La Croix de Montchevreuil, érigée en 1690 en l’honneur du marquis de
Montchevreuil, gouverneur de St Germain, qui fit améliorer les routes de
la forêt, a aussi disparu. ainsi que la Croix de Saint-Louis, érigée en
1640 par Louis XIII.
La Croix du Maine, érigée en 1709 sur ordre de Louis XV, qui était
portée par une belle colonne cannelée s’est écroulée en 1954.
La Croix de Beaumont, qui rappelait l’assassinat du Sieur de Beaumont,
Capitaine des Chasses et Maître de la Forêt a aussi disparu.
Retrouvez les Arbres sacrés et les Niches d'arbres sur la Base de
Données WWW.oratoires.com à la
rubrique Recherche "Arbre sacré & Niche d'arbre"
Texte Francis
Libaud, photos Brigitte Hüe
Le 16 novembre 2009
LES ARBRES À LOQUES
Des coutumes païennes
christianisées très ambigües !
Le pouvoir sacré des
arbres
Ces dévotions peu banales, sont assez répandues en Picardie,
Hainault et Wallonie, Angleterre, Pays de Galles, Irlande, comme
aussi en d’autres régions, mêlant le culte chrétien avec les
adorations païennes qui l’ont précédé. On retrouve en effet le
recours des affligés aux divinités naturelles, comme l’était le
chêne chez les Gaulois et les peuplades germaniques et scandinaves.
Ce culte de l’arbre, pratiqué dans les forêts et les campagnes a
continué longtemps, malgré les interdictions de l’Eglise, à tel
point que ne pouvant éradiquer ce culte, l’Eglise s’est résolue à
christianiser ces arbres soit en plantant une croix à son pied, soit
en accrochant une niche à son tronc abritant généralement une statue
de la Vierge ou bien d’un saint.
La gravure ci-contre illustre parfaitement ce culte très ancien, on
y voit un malade couché sur une civière que ses proches ont amené au
pied de l’arbre sacré pour implorer sa guérison.
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Musée de
Picardie-Amiens, tableau de Jean Gambart, intitulé :"Pèlerinage au
tombeau de Saint Valery" représente
l'Orme sacré du Saint sur lequel les malades venaient suspendre
ex-voto et
statuettes pour remercier le Saint de leur guérison.
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Un culte
toujours vivant : l’Arbre à loques
Ces croyances en ce pouvoir divin des arbres existent encore
aujourd’hui, sous la forme de croyances obscures qui relèvent de la
superstition, par les Arbres à Loques, les Arbres à Chaussures, et les
Arbres à Clous. Ces vieilles croyances disent qu’en enfonçant des clous
dans le tronc de l’arbre on lui transmet le mal dont on souffre en lui
faisant mal, de même la loque est le vêtement qui sur le corps du malade
est en contact avec le mal et si l’on attache ce tissu à l’arbre,
celui-ci décharge le malade de sa maladie, quand à l’arbre à chaussures
la tradition dit que les mères y accrochent les chaussures de leur petit
enfant qui tarde à marcher.
En plus des arbres, on trouve aussi des Sources ou des Fontaines à
loques, et même des chapelles à loques.
"L’friprie
d’Saint-Gleude" à Sénarpont (80)
Au bord de la route dans la forêt, en roulant un peu vite on voit une
décharge sauvage. Non ce n’est pas une décharge sauvage, mais un "Arbre
à Loques" c’est à dire un sanctuaire un peu particulier, l’oratoire et
l’arbre à loques de Saint-Claude.
Au XVème siècle, une épidémie de peste s’est arrêtée à ce
lieu précis où existait déjà un oratoire dédié à Saint-Claude. La
ferveur populaire y a vu un signe et cet endroit est devenu sacré, ainsi
que l’arbre tout proche. Mais l’on pense qu’en fait l’arbre était
présent bien avant l’oratoire et que celui-ci fût construit afin de
détourner les dévots de la survivance des cultes celtes des arbres.
L’oratoire fût détruit à la Révolution, puis l’arbre fût tronçonné et
brûlé par des vandales en 1992, reste le moignon et les nouvelles
pousses, suffisants pour continuer à attirer les superstitieux, un
nouvel oratoire à été construit récemment, abritant une statue de
Saint-Claude, deux statues de la Vierge, des Ex-votos, etc.
Saint-Claude est réputé guérir les maladies de la peau comme les
furoncles et les bubons, et aussi la claudication donc les boiteux, les
claudiquant, localement les "gleudiquants", d’ou Saint Gleude !
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L’oratoire et
les arbres à loques l’hiver |
Saint-Claude
dans son oratoire |
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L’oratoire et
les arbres à loques l’été |
Ce qui reste
de l’arbre sacré |
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Ces photos se
passent de commentaires : un aspect de décharge sauvage ! |
Nous remercions Georges Charles pour nous avoir prêté ces photos,
extraites de son site : www.tao-yin.com
Les Rag
Trees de Grande-Bretagne et d'Irlande
Excellente définition et illustration donnée par un blog Irlandais :
www.dochara.com
"Usually the rags are placed there by
people who believe that if a piece of clothing from someone who is ill,
or has a problem of any kind, is hung from the tree the problem or
illness will disappear as the rag rots away. Sometimes the rag
represents a wish or aspiration which will come to pass as the rag
rots.Sometimes the trees are so loaded with rags that the leaves are
pretty much invisible and the odd tree has even been killed by a
particularly heavy load. Undettered people continue to hang rags, now
from a fence or wall where the tree used to stand." |
|
Rag-trees, arbres à loques en français, sont une pratique d'origine
païenne, celte sans doute, très répandue en Angleterre, en Ecosse et
surtout en Irlande. Elle est assimilée là-bas à une superstition, et,
est pratiquée pour les mêmes raisons qu'en France, de demande de
guérison adressée à l'Arbre Sacré.
Pour plus d'informations en anglais :
Call to British and irish visitors : We are interested by
informations, history and photographies of ragtrees in U.K and in Ireland.
BIBLIOGRAPHIE
Il existe peu
de livres sur ce sujet, et nous conseillons ceux listés ci-dessous qui
sont selon les titres soit dans le patrimoine livresque de
l'association, soit dans une bibliothèque personnelle :
LES ORATOIRES DE FRANCE DEPUIS LES
ORIGINES, Chapitre : Le culte des arbres pages 277 à 303,
par Pierre Irigoin,
publié par Connaissance et sauvegarde des Oratoires
En vente à l'association.
THE SACRED TREE, OR THE TREE IN
RELIGION AND MYTH, par J.H. Philpot, Ed. Macmillan & Co, 1897,
Réimpression en 2010.
HISTOIRE DE LA
GAULE, par Camille Jullian,
8 volumes, Hachette, 1914.
LE CULTE DE L'ARBRE
ET DE LA FORÊT, par Maurice Crampon,
Société des Antiquaires de Picardie, Tome XLVI, 1936. Consultable sur
https://gallica.bnf.fr/
ARTS ET TRADITIONS POPULAIRES,,
Oratoires : Niches et Chapelles d'arbres, par E.F. Laugiet et Jean
Gavot, Ed. Maisonneuve, Paris,
1969
LA FRANCE
MYTHOLOGIQUE, par Henri Dontenville,
Editions Henri
Veyrier, 1980.
MYTHOLOGIE DES
ARBRES, par Jacques Brosse, Editions Payot, 1993 & réédition 2001
MYTHOLOGIE DE LA
SOLOGNE, par Patrick Fischmann, Ed. Royer, 1996.
MYTHOLOGIE DES
ARBRES EN BRETAGNE, par Michel Duval, Ed. Royer, 2000.
GUIDE DU SENTIER
DES ORATOIRES DANS LA FORÊT DE SAINT GERMAIN-EN-LAYE, Collectif,
Ed.
Association des Amis de la Forêt de Saint-Germain et de Marly, 2001.
en vente à l'Office du Tourisme.
ALBERI SACRI, CAPITELLI VOTIVI NELLA
TRADIZIONE POPOLARE, par Frigo, Giuseppe
Spigariol, Paolo, Vianello Libri, 2003
ALBERI E BOSCHI SACRI NELLA VITA
DELL'UOMO, par Calzamiglia & Luciano, Centro
Stampa, 2012
Connaissance et Sauvegarde des Oratoires
Le Beverly, 226 B Avenue de La Lanterne, 06200 NICE
Tél : 06 16 76 19 09 - oratoires.asso@gmail.com
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