Actualité du
Patrimoine
Présentation
des Oratoires
Niches murales
et Linteaux de portes |
Présentation des Oratoires PRESENTATION DES ORATOIRES ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Définition d'un Oratoire
LA CROIX, qui surmonte l’édifice repose parfois sur une boule
représentant le globe du monde. Réalisées également en divers
matériaux, certaines de très belle facture sont ornées de volutes et
motifs, coeur, couronne d’épines, attributs de la Passion.
LE TOIT, souvent précédé d’une corniche, est à une , deux ou quatre
pentes en forme de pyramide pour les oratoires en maçonnerie ; les
oratoires en pierre de taille permettant des formes plus variées ,
pyramides aux flancs incurvées, toits en poivrières, campaniles,
clochetons, toits en voûte épousant les contours de la niche
et agrémentés de sculptures et de moulures. Comme nous le verrons
ci-après, les matériaux utilisés pour la couverture sont également très
divers.
LA GRILLE, destinée à protéger la statue du Saint est fixe (simples
barreaux verticaux scellés) ou porte ouvrante, ouvrages de ferronnerie
(fers plats, ronds, carrés, torsadés) assemblés avec volutes et motifs
décoratifs qui sont parfois de véritables chef-d’oeuvre. A l’inverse,
les plus humbles sont constitués d’un simple grillage tendu sur
un cadre métallique ou un simple cadre de bois.
LA NICHE, partie maîtresse de l’oratoire, est destinée à abriter la
statue du Saint. Carrée ou rectangulaire, elle se termine à sa partie
supérieure par un arc en anse de panier, arc brisé en ogive, arc en
accolade, arc trilobé, arc de plein cintre qui peut être en cul de four
souvent orné d’une coquille. Elle revêt parfois la forme d’une lanterne
ouverte sur 2, 3 ou quatre faces. Certains oratoires possédant parfois
plusieurs niches sur la face principale et sur les cotés.
LE FÛT, pilier de section carrée, rectangulaire, triangulaire,
polygonale, ou colonne cylindrique, nous procure, grâce aux inscriptions
qui y sont gravées de précieuses indications sur la date et les
circonstances de son érection, le nom du Saint à qui il est dédié ainsi
que le nom de son donateur. Il est habituellement surmonté d’une
corniche sur laquelle repose la niche.
LE SOCLE, de faible hauteur raccordé au fût par un chanfrein, un congé,
un arrondi ou une moulure.
LE SOUBASSEMENT, servant d’ancrage du monument dans le sol, souvent
constitué de larges dalles de pierre, pouvant former escalier d’accès ou
marches agenouilloir.
Origine des Oratoires !
Paul Dieudé, le frère aîné de notre fondateur, avait mené une
reflexion sur l'évolution des morphologies des oratoires depuis la nuit
des temps; cette reflexion originale est illustrée par le graphique
ci-dessous qu'il avait réalisé. Les trois types d'oratoires aujourd'hui
Les religions façonnent à leur image le paysage des pays où elles se sont
développées et depuis la nuit des temps les civilisations, même
Ainsi, sanctifiés et protégés par l’église ces arbres sacrés se couvrirent
alors de croix, de petites chapelles, de statuettes Les fontaines christianisées continuèrent d'être visitées assiduement, les
oratoires et les croix s'édifièrent sur les chemins et les Bibliographie des origines
Nota : Sur ce thème de l'origine des oratoires, nous nous appuyons sur des
ouvrages d'auteurs, théologiens, historiens, éthnologues, etc. réputés
sérieux, e
Les Miracles, par Paul Chapuy, Editions Dorbon-Ainé, 1935 .(à
lire avec réserves) ANCIENNETE DES ORATOIRES
Les premiers documents écrits concernant les Oratoires de France
figurent dans les ‘Chroniques de Saint Denis’ vers 1270. Plusieurs
sont représentés sur les enluminures des frères Limbourg illustrant
les ‘Très riches Heures du Duc de Berry’ (1415) dont le manuscrit est
conservé au Musée Condé de Chantilly. La scène de la Rencontre des
Mages a lieu à un carrefour marqué par une montjoie délicatement
ouvragée ; en arrière-plan les monuments d’une ville, sensée être
Jérusalem, sont aisément reconnaissables s’agissant de la
Sainte-Chapelle, de Notre-Dame-de-Paris, du palais royal et de
l’abbaye de Montmartre sur la hauteur. Cinq de ces monuments figurent
sur le Plan de Paris de Turgot, établi en 1739, et, de nos jours il
existe encore une montjoie semblable au chevet de Notre-Dame-de-Paris.
Directement dérivées de ces montjoies, les ‘Aiguilles de Figeac’,
dans le Lot, datent du XIV° siècle. Hauts fûts hexagonaux,
comportant une petite niche destinée à abriter une statue, ils se
terminent en flèche élancée surmontée d’une croix. Il existe encore
deux de ces aiguilles sur les sept érigées à l’origine pour marquer
les limites de la ‘sauveté’ (droit d’asile) de l’abbaye de Figeac
dont la construction remonterait au XIII° siècle.
Parmi les plus anciens oratoires connus, on peut citer celui de
Conques (Aveyron) qui daterait du IV° siècle, érigé sur
l’emplacement d’un gîte d’étape des pèlerins se rendant à
Compostelle. A Moustiers-Sainte-Marie (Alpes-de-Haute-Provence), en
bordure du chemin caladé conduisant à la chapelle
Notre-Dame-de-Beauvoir, l’oratoire dit de ‘Blacas’ daterait du XIV°
siècle.
LOCALISATION DES ORATOIRES
L’emplacement des oratoires et leur environnement ne sont pas fortuits. En s’intégrant harmonieusement dans le paysage de nos campagnes ils constituent un des éléments essentiels de notre Patrimoine Rural. Souvent situés à des carrefours, ils guident le voyageur sur le chemin d’un pèlerinage, d’une chapelle ou d’un ermitage. Leur érection a été notamment édictée par Louis XIV dans son Ordonnance sur les Eaux & Forêts de 1669 « Ordonnons que, dans les angles ou coins des places, croisées, trivières et biviaires, qui se rencontrent ès grandes routes et chemins royaux de nos forêts, nos officiers de maîtrises feront incessamment placer des croix, poteaux ou pyramides à nos frais, avec inscriptions et marques apparentes du lieu où chacune conduit. ».
Placés en évidence au passage d’un col, à l’angle d’un pont, au
sommet d’un rocher ou au bord d’un précipice ils invitent les
voyageurs à la prudence et à recommander leur âme à Dieu ; ils
signalent parfois une source ou un puits où ils peuvent se
désaltérer.
Certains d’entre eux ont été érigés en remplacement d’une ancienne
chapelle trop vétuste pour pouvoir être restaurée et témoignent
ainsi de cette disparition : Dans les Alpes-de-Haute-Provence,
l’oratoire Saint-Pancrace et l’oratoire Saint-Roch à La-Bréole,
ainsi que l’oratoire Notre-Dame-de-Lima à Saint-Vincent-les-Forts,
sont tous les trois surmontés d’un campanile dans lequel la cloche
de l’ancienne chapelle a retrouvé sa place.
Il faut aussi citer les oratoires qui jalonnent les Chemins de Croix en
marquant les stations de la passion du Christ montant au calvaire. Ces
Chemins de Croix et Chemins du Rosaire aboutissent fréquemment devant
une chapelle située sur une éminence dominant le village.
TEMOINS DES SIECLES PASSES
Erigés en souvenir d’un événement particulier certains oratoires nous font
revivre des pages de l’Histoire de France.
La Mariette de Besdon à Saint-Hilaire-le-Châtel, dans le département de l’Orne, commémore la fin de l’occupation du Perche Normand par les Anglais en novembre 1449. « Pour mémoire perpétuelle de ceste défaicte, les habitants du-dict Mortaigne firent faire et eslever au lieu où fut la dicte défaite ung petit oratoire où estoit l’image de la Vierge, appelée la Mariette de Besdon » La Mariette de Charnelles, située sur la commune de Piseux (Eure), rappelle la tragique bataille perdue par les français devant Verneuil-sur-Avre au cours de la guerre de Cent Ans. Une plaque commémorative porte l’inscription suivante : « Le 17 août 1424, sous le règne de Charles VII, dans cette plaine cinq mille Français ont glorieusement succombé, défendant contre les Anglais la Ville de Verneuil. ». A Boulogne-la-Grasse (Oise), une niche fixée sur le tronc d’un très vieil orme de plus de quatre mètres de circonférence abritait une statue de Vierge à l’Enfant, connue sous le nom de ‘Vierge-de-la-Bataille’ du nom d’un ancien hameau qui devait son nom à labataille au cours de laquelle, en 1437, Etienne de Vignoles, plus connu sous le nom de La Hire, fut vainqueur de Jean de Luxembourg qui vendit aux Anglais Jeanne d’Arc qu’il avait fait prisonnière devant Compiègne le 23 mai 1430.
A Revigny, dans le Jura, l’Oratoire de La-Paix-des-Pyrénées commémore la
signature de ce traité par l’inscription gravée sur son linteau
« HONORABLE PHILIBERT CONVERS DICT DESCHAMPS MA FAICT CONSTRUIRE ET ERIGER
L’AN DE LA GRANDE PAIX ENTRE LE ROI TRES CATHOLIQUE ET LE ROI TRES
CHRETIEN.- 1660 -. »
o0o
Les Oratoires du Chemin-des-Rois, au Plan-d’Aups (Var), évoquent les
pèlerinages effectués par de nombreux Rois et Reines de France venus se
recueillir à la grotte de La-Sainte-Beaume.
François I° en visite à la Sainte Beaume avec Claude de France, son
épouse,
acueilli par un dominicain au pied de l’escalier coduisant à la grotte. o0o Mémoire de nos Villages, de modestes oratoires restent seuls à veiller sur les ruines de villages abandonnés comme celui de Châteauneuf-de-Moustiers (Alpes-de-Haute-Provence) ou ceux du Hameau de La Melle (Commune de Blieux) et du Hameau de Lioux, incendiés par les troupes d’occupation au cours de la dernière guerre.
BIBLIOGRAPHIE
De nombreux ouvrages traitent des Oratoires, et nous vous recommandons
ceux-ci qui sont selon les titres soit dans le patrimoine livresque de
l'association, soit pour la pluspart dans une bibliothèque personnelle :
LES ORATOIRES DE FRANCE DEPUIS LES ORIGINES, Par Pierre Irigoin, illusté
par Pierre Lhuillier, Edité par Connaissance et Sauvegarde des Oratoires
Ce livre est la référence absolue sur la connaissance et l'étude des oratoires. Les Oratoires en Provence, Henri Algoud, Le Feu,Mars 1932. Les Oratoires de Provence, Alphonse Childe, Revue du Touring Club de France, 1933. Aux Oratoires de Provence, Hubert Vitalis, Automobile-Club de l'Herault et de l'Aveyron, Janvier-Février 1934. Les Oratoires de Provence, Emile Ripert, Pierre Irigoin, Le Feu, mai 1935. Les Oratoires de la Sainte-Baume, Pierre Irigoin, dans Almanach de Provence et Comté de Nice, 1937. Les Oratoires des Alpes, Pierre Irigoin, Folklore Paysan, Mai-juin-Juillet 1939. LES ORATOIRES DU DIEU DE PITIÉ, Par Paul & Jean Dieudé, Les oratoires sur les terres du Duc de Bourgogne. LES ORATOIRES DU DOUBS, Par paul Dieudé. CHAPELLES ET ORATOIRES en Pays de Somme, Par André Guerville ORATOIRES ET NICHES de Pierre Bleue, par René Guilinger et Jean-Noël Marissal LES CHEMINS DES CHAPELLES ET DES CALVAIRES DE FLANDRE, Par Michel Loosen, Edition du Foyer culturel de l'Houtland (1988) À LA DÉCOUVERTE DES CHAPELLES DU PAYS DE WEPPES, Par Patrick Ansar, Maÿlis Jeanson, Thierry Sandevoir, ARARCO Nos Chapelles, Œuvre collective, Editions ARARCO, 1988 LES CHAPELLES ET ORATOIRES DE SARE, par Jacques Antz, Ed. Harriet, 1997. Connaissance et Sauvegarde des Oratoires |