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Niches murales
et Linteaux de portes |
Ex voto des sanctuaires PRESENTATION DES EX-VOTO
L’origine des Ex-Voto, comme celle des oratoires, trouve sa source dans
les pratiques des religions païennes, qui depuis la plus haute
antiquité, ont cherché secours et protection auprès de leurs divinités
promettant une offrande en contrepartie de la faveur sollicitée.Les
égyptiens offraient des ex-voto en témoignage de reconnaissance à la
déesse Sérapis, les grecs au dieu Asclépios, et les romains au dieu
Esculape. La source de la Seine est dès l’époque gauloise, puis
gallo-romaine (Séquana) et chrétienne (Saint-Seine) l’objet d’un culte
païen dont témoignent les ex-voto de bois, exposés au musée
archéologique de Dijon, qu’on y a retrouvés en abondance.
L’ex-voto concrétise la demande faite à une divinité protectrice de lui
accorder le secours et la grâce sollicitée 'ex-voto propitiatoire' en
échange d’un don, témoignage de gratitude, en contrepartie de la grâce
accordée 'ex-voto gratulatoire'.
Ci-dessus,
ex-voto gaulois de personnages malades et une Lampe à huile provenant du
temple gallo-romain du chastelard (04)
A Manosque, le 21 novembre 1631, lors de l’épidémie de peste qui
ravageait la ville, les consuls firent le voeu de restaurer la chapelle
de Toutes-Aures et de venir en procession jusqu’au sanctuaire, le 21
novembre de chaque année, couverts du chaperon et d’offrir chacun à
Notre-Dame un flambeau de cire blanche. Cette coutume d’allumer un
cierge (remplacée de nos jours par des luminis) a toujours les faveurs
des fidèles désireux de concrétiser leur demande ou de témoigner de leur
reconnaissance par ce geste.
L’offrande d’un objet personnel ayant un rapport avec la guérison
obtenue, béquilles ou bâtons de marche d’un infirme ayant retrouvé
l’usage de ses jambes, layettes et coiffes de nouveaux nés épargnés lors
d’une maladie est une autre forme d’ex-voto.
Plus simplement, l’ex-voto se résume au don d’un objet religieux,
chapelet, crucifix, coeur en métal ou médaillon rappelant le
Sacré-Coeur de Jésus, tels qu’ils ornent la statue de Saint-Quinis
dans la chapelle ermitage de Camps-la-Source (83).
L’inscription, qu’elle soit simple graffiti ou plaque de marbre
gravée est un autre moyen de solliciter une faveur ou de témoigner sa
reconnaissance pour la grâce obtenue.
INVENTAIRE UNIVERSITAIRE DES EX-VOTO PEINTS DE PROVENCE Le Professeur Bernard COUSIN vient de mettre en ligne un site Internet consacré aux ex-voto peints de Provence, appelé LE MUR D'IMAGES, réalisé à partir du fruit de son travail sur les Ex-voto peints provencaux. Ce site est remarquable inventaire des Ex-voto de la Provence Française. Pour accéder, cliquez sur l'adresse ci-dessous : http://exvoto.mmsh.univ-aix.fr
On peut entrer dans ces 1300 photos d'ex-voto, par différents accès,
comme la région, le site, c'est-à-dire les sanctuaires, la technique
utilisée, le support de l’œuvre, la période, l’année, les personnages
célestes, les scènes humaines ; ce qui offre une très grande possibilité
de découverte et d’analyse de ces ex-voto.
NOTRE INVENTAIRE ET PRÉSENTATION
Les premiers ex-voto peints, évoquant une relation directe de l’homme
aux êtres célestes, apparaissent dans les sanctuaires de l’Italie
centrale au début du XVème siècle ;
ils se répandent dans diverses régions de la péninsule avant de
s’étendre au XVIème siècle
à l’ensemble de l’Europe catholique. Le modèle italien est imité en
Espagne et au Portugal et aussi en Suisse, en Allemagne du sud et en
France ;il s’exporte aussi en Amérique latine.
En Provence, l’ex-voto peint apparaît vers 1600 dans la région de
Marseille et dans celle d’Avignon. "Témoignage d’une religion et d’une
culture populaire, l’ex-voto peint l’est sans conteste. Chacun d’entre
eux nous livre une parcelle de la vie d’autrefois qui constitue, en
quelque sorte, un livre d’images ouvert sur notre passé" (Bernard
Cousin, ex-voto
de Provence, éditions Desclée de Brouwer).
Il réuni sur un seul tableau : l’espace céleste où se tient la Vierge ou
le Saint protecteur assis sur un nuage, l’espace humain représentant le
donateur et la scène à l’origine de la demande de protection. Une
inscription mentionne le nom du donateur et la date de l’évènement, dont
les circonstances sont parfois précisées.
Les ex-voto peints se répartissent en plusieurs thèmes :
NAISSANCES
ET MALADIES
Trois
ex-voto de l’ermitage Saint-Quinis à Camps-la-Source (Var)
EPIDEMIES
DE PESTE ET DE CHOLERA
MARSEILLE
Procession à Notre-Dame de la Garde
Epidémie de choléra de septembre 1849
ACCIDENTS DE LA CIRCULATION
ACCIDENTS DU TRAVAIL
des travaux des champs
AUTRE TYPE D’ACCIDENTS
Jouques (Bouches-du-Rhône)
Effrayé par les gendarmes, le cheval s’est brusquement cabré provoquant
la chute de la mère et de son enfant.
NOYADES
INCENDIES - FOUDRE
RETOUR DE LA GUERRE
SECHERESSE
Les Arcs-en-Provence. Sanctuaire Sainte-Roseline
Les Pénitents de Lorgues en pélerinage pour demander la pluie.
CHAPELLES D’EX-VOTO
Les ex-voto peints se sont répandus en France au XVIIème siècle dans le
contexte de la Contre-Réforme qui a développé le culte de la Vierge et
la pratique des pélerinages aux sanctuaires mariaux.
La Provence possède de nombreuses chapelles d’ex-voto dont les
principales se situent aux Sainte-Maries de la Mer, Martigues, Orgon,
Goult, Manosque, Marseille, Allauch, Bouc-bel-air, Cotignac, Le Beaucet,
Carcès, Lorgues, Saint-Tropez, Cap d’Antibes, Laghet, etc.
Les chapelles d’ex-voto sont nombreuses chez nos voisins d’Italie
entre-autres celle du sanctuaire de Sainte-Anne de Vinadio.
Au fur et à mesure de l’avancement de nos recherches et de nos
découvertes, et grâce aux renseignements que vous pourrez nous procurer,
nous nous efforcerons de vous documenter plus amplement sur ce
patrimoine religieux particulièrement riche et varié.
Retrouvez les Ex-Voto, sur la Base de Données www.oratoires.com
Dans la rubrique 'Edifice', sélectionnez :' Ex-voto'
oOo
EX VOTO DE SAINT QUINIS
L’ERMITAGE SAINT-QUINIS ET SA CHAPELLE D’EX-VOTO
De nombreux ex-voto tapissent encore les murs de la chapelle, malgré
la disparition d’un certain nombre que nous avions photographié en
1948. Les deux principaux thèmes traités concernent la maladie,
principalement les enfants au berceau, et les accidents provoqués par
les mulets et les chevaux ou par l’indiscipline des enfants. Les
scènes d’intérieur nous permettent de voir le mobilier et le mode
vestimentaire de l’époque. La plus part des ex-voto datent du XIXème et
du XXème siècle,
les plus anciens sont de la fin du XVIIIème siècle.
Ex-voto de 1769
Peinture sur bois : à gauche St Quinis, tête nue, nonchalamment assis
sur un nuage, main levée en signe de bénédiction et tenant sa crosse
de la main droite, à droite femme agenouillée, mains jointes en
prière, vêtue d’un bonnet, d’une robe avec collerette et manches de
dentelles, d’un grand manteau rouge serré à la taille par une
ceinture ; derrière elle un bébé dans un berceau d’osier.
Un autre ex-voto de la même époque, également peint sur bois mais en
mauvais état de conservation, représente au centre une femme
agenouillée en prières, coiffée d’un bonnet à tuyaux et vêtue d’une
veste courte tuyautée ; en arrière plan à gauche, un grand lit à
rideaux avec un enfant la tête emmaillotée ; sur la droite, St Quinis
debout, mitré, émergeant d’un nuage, tenant sa crosse de la main
gauche et bénissant de la main droite. En bas dans l’angle droit, un
beau cartouche encadré d’un décor de feuillages porte la date de 1782.
A gauche : "ex-voto Isnard Louis - 5 novembre 1857". Une femme
agenouillée au pied d’un lit d’enfant, tend les bras vers Saint-Quinis ;
elle est habillée d’une ample robe bleue à plis avec manches longues,
d’un foulard rouge sur les épaules et coiffée d’un fichu noué sous le
menton. De part et d’autre du lit, où repose l’enfant la tête couverte
d’un bonnet, une femme en pleurs debout, nue tête les cheveux relevés
en chignon, chaussée de ballerines, et, un homme debout en gilet, les
manches retroussées tient son chapeau à la main.
A droite : ex-voto daté du 20 décembre 1807. Un homme et quatre femmes
en prières autour du lit d’un enfant, elles sont vêtues d’amples robes
à manches longues serrées à la taille, d’un petit tablier de couleur,
assorti à celle de la robe, d’un fichu de couleur sur les épaules et
la tête couverte d’un bonnet de dentelles.
A gauche, ne portant pas d’inscription lisible, cet ex-voto représente
un homme en chemise et bonnet de nuit, couché dans un lit d’alcôve,
implorant Saint-Quinis assis sur un nuage ; au centre du tableau un
ange gardien ailé invite un jeune homme, vêtu d’une veste, à se rendre
à l’ermitage saint-Quinis pour demander la guérison du malade.
A droite, dans une alcôve le malade est couché sur son lit le buste
relevé par un oreiller, le prêtre en surplis et étole lui administre
les sacrements, trois femmes, ainsi que l’enfant de choeur qui a
accompagné le prêtre, sont agenouillés autour du lit ; elles sont
habillées d’amples robes et de châles couvrant leurs épaules et
coiffées de bonnets de dentelles.
A gauche : Ex-voto "1851. Marie Imbert du Puget" L’enfant est couché
dans un petit lit à baldaquin, le feu est allumé dans la cheminée sur
laquelle est posée une pendule sous globe de verre. La pièce est
meublée d’un fauteuil à accoudoirs Louis-Philippe et d’un guéridon
rond recouvert d’une nappe de couleur sur laquelle est posé un verre
et un flacon de médicament. Le père est debout, le genou appuyé sur
une chaise, habillé d’une chemise blanche avec noeud papillon, d’un
gilet et d’une veste ; la mère vêtue d’une robe à manches longues
serrée à la taille est agenouillée au pied du lit ainsi qu’un petit
enfant vêtu de noir. Dans la partie céleste du tableau, Saint-Quinis
est accompagné d’une Vierge à l’Enfant.
Au centre : Ex-voto "Agura henri de Puget-Ville". La scène se situe
dans un intérieur bourgeois : sur la gauche un lit à baldaquin
recouvert d’un couvre-pied en boutis piqué, tableau dans un cadre doré
sur le mur du fond, la porte ouverte laisse voir l’escalier conduisant
à l’étage supérieur. Sur la droite une petite chaise paillée à côté
d’une cheminée en marbre noir sur laquelle est posée une lampe à globe
de verre. Au centre du tableau une jeune femme à genoux surveille son
bébé couché dans un berceau à bascule, elle est vêtue d’une ample robe
de couleur et d’un chemisier blanc à larges manches ressérées au
poignet.
A droite : Ex-voto "Philomène Blanc de Sainte-Anasthasie. Décembre
1866" La malade est couchée dans un lit d’alcôve recouvert d’un
édredon rouge. Une religieuse à cornette lui tient la main et lui
montre le ciel. Trois personnages se tiennent debout au pied du lit,
le personnage central une canne à la main est habillé d’une redingote
noire, et porte chapeau sur la tête ; un second personnage a une main
dans la poche et tient une canne dans l’autre. Les trois personnages,
sans doute des médecins, ont le visage encadré de favoris. Dans la
partie céleste Saint-Quinis tenant sa crosse de la main droite, étend
la main gauche en signe de bénédiction.
A gauche : Peinture sur bois. Ex-voto de "Louis Bernard de Néoules. 20
octobre 1882". La chambre est confortablement meublée avec un lit dans
une alcôve fermée par des rideaux, une grande armoire à côté de la
cheminée surmontée d’une glace, un petit lit d’enfant à baldaquin. Un
homme et deux femmes, dont l’une tête nue, sont agenouillées au pied
du lit tandis que le prêtre en soutane se tient debout. En retrait
deux hommes sont debout en costume avec veste, gilet et noeud
papillon, l’un d’eux tient son chapeau à la main. Les poutres du
plafond sont apparentes et le sol est recouvert de tomettes rouges.
A droite : Sur cet ex-voto c’est une femme debout, soutenue par des
béquilles qui est venue implorer Saint-Quinis, elle est accompagnée de
deux femmes plus jeunes, élégamment habillées de vêtements de coloris
variés.
A gauche : Peinture sur toile dans un beau cadre de bois doré portant
la mention Mr Augustin Ollivier. Ste. Anastasie. Ex-voto 1852. Le
tableau est divisé en deux parties : à gauche l’homme est tombé sous
les sabots d’un cheval emballé tirant une charette de fourage, une
femme lève les deux bras vers Saint-Quinis ; à droite l’homme couché
sur un lit est entouré de sa famille, une femme assisse sur une chaise
les yeux levés au ciel lui tient la main, elle est vêtue d’une robe
bleue clair à manches longues avec un châle rouge sur les épaules, une
autre femme est agenouillée sur le côté du lit, elle est vêtue d’une
robe violette, d’un tablier bleu les épaules recouvertes d’un châle
vert, une troisième femme est représentée agenouillée vue de dos, en
robe bleue foncé ; les deux enfants sont accroupis au pied du lit,
habillés de pantalons et d’une veste sérrée à la taille, le plus petit
avec une veste rouge à col blanc et bonnet rouger.
A droite : Ex-voto de Joseph Dufieu. Juillet 1872. Autour du malade,
couché sur son lit devant l’alcôve à rideaux, un groupe de cinq femmes
dont deux sont agenouillées au pied du lit, une troisième est assise
dans un grand fauteuil à dossier haut ; sur une petite table
rectangulaire, recouiverte d’une nappe blanche, une tasse avec
soucoupe.
Saint-Quinis
est imploré pour toutes sortes d’accidents.
A gauche : Ex-voto de Philémon Grisole. 1658. Le plancher de la maison
s’effondre, la mère et son bébé dans un berceau à bascule tombent à
l’étage inférieur accompagnés dans leur chute par un buffet et la
vaisselle qu’il contenait : assièttes, verres, tasses, bouteilles. Un
pressoir semble indiquer qu’il s’agit d’une famille de vignerons,
tandis qu’au dessus, la pendule indique l’heure à laquelle l’accident
s’est produit.
A droite : Ex-voto de Louis Brun daté du 26 juin 1878, la foudre tombe
sur un arbre sous lequel la famille, en route vers l’ermitage que l’on
aperçoit au loin, s’était abritée pendant l’orage.
Sauvé de la noyade. Cet ex-voto représente une femme agenouillée sur
le bord d’un canal implorant saint-Quinis, tandis que deux hommes,
dont l’un est en bras de chemise, sauvent un enfant. L’inscription
précise : Merci
à St. Quinis, notre protecteur et à François Rolland qui, le 12 avril
1883 a retiré de dessous le pont de la Servi le jeune Raoul de L’Estang
âgé de trois ans.
Au centre : ex-voto janvier 1871, la scène représente un jeune
imprudent tombé dans la rivière du haut d’un rocher, deux hommes sont
entrain de le repêcher.
A droite : Ex-voto de Nicolas Jules Hyppolite du 17 septembre 1867.
Une fillette saute par la fenêtre d’une maison en flammes tandis que
trois hommes se précipitent pour lui portyer secours. Ce type
d’accident se retrouve sur un autre ex-voto en très mauvais état
représentant une fillette sautant d’un deuxième étage et portant la
mention : Bouisson
tombée d’une fenêtre de deuxième étage.
A gauche : Ex-voto de Théodore Blanc. 13 octobre 1866. La scène se
passe au bord d’une rivière, la famille inquiète implore Saint-Quinis
pour retrouver le jeune imprudent qui s’est égaré. Un autre ex-voto
daté de 1856 nous montre une scène similaire où l’enfant à genoux
implore le secours de Qt. Quinis.
A droite : Un récidiviste coutumier des chutes. Le peintre s’est
habilement servi de l’arbre pour séparer le tableau en deux parties, à
gauche l’enfant tombe du haut d’un rocher, à droite c’est une chute de
cheval.
A gauche : Le 24 janvier Ricaud Hilarion, tombé sous les roues d’une
charrette de foin, ne fait pas appel à Saint-Quinis mais à une Vierge
qui serait Notre-Dame de Grâce de Cotignac, car dans le lointain on
aperçoit la colline caractéristique des "Besseillons".
Au centre : Ex-voto d’Henri Rolland. octobre 1870. C’est la saison des
vendanges, la charrette est chargée de cuves de bois contenant la
récolte de raisins, un enfant en bas âge est pris entre les rayons de
la roue, hommes et femmes occupés à vendanger se précipitent pour lui
porter secours. Dans le lointain on aperçoit l’ermitage bien
reconnaissable, tandis que sur la gauche, Saint-Quinis assis sur un
nuage étend la main gauche en signe de protectioin.
A droite : Ex-voto de Marius Grisolle tombé sous les roues d’une
charrette lourdement chargée tirée par deux chevaux ; le chargement
est constitué de sacs de toile, c’est peut être la récolte des olives.
A gauche : Ex-voto de J.B. de Grandis. Xbre 1868.
L’homme est prisonnier sous son mulet tombé sur le dos, deux hommes
accourent pour lui porter secours. Saint-Quinis partage la partie
céleste du tableau avec Notre-Dame des Anges de Pignans.
A droite : Peinture sur toile, datée de 1819, relatant l’accident
survenu au passage d’un pont à un notable ou à un riche propriétaire.
Splendide cabriolet rouge attelé de deux beaux chevaux blancs ; le
conducteur est élégamment vêtu, à l’arrière sur la route une femme
coiffée d’un bonnet plissé, habillée d’une robe bleue et d’un tablier
rouge lève les bras au ciel pour demander la protection de
Saint-Quinis, debout sur un nuage. Dans l’angle supérieur gauche on
distingue l’ermitage. Le harnachement des chevaux et la structure du
cabriolet sont représentés avec une grande précision.
Trois peintures sur carton
A gauche ex-voto de 1808, accident de chasse.
Au centre ex-voto de 1811. Avant de partir pour la guerre le donateur
est venu demander la protection de Saint-Quinis, il est en grand
uniforme avec les pans de la veste relevés, gilet blanc et col rouge,
son grand bicorne à cocarde posé devant lui ; une femme placée
derrière lui est vêtue d’une robe rouge avec col blanc.
A droite, trois ans plus tard, peut-être le même officier, de retour
de la guerre, il est agenouillé soutenu par des béquilles et porte son
bicorne sur la tête ; deux hommes l’accompagnent avec leurs grands
chapeaux à fonds plat et à larges bords posés à terre.
De nos jours on porte encore des ex-voto à l’ermitage de Saint-Quinis.
A gauche ex-voto du 28 mai 1993, les tracteurs ont remplacé les
mulets !
A droite un ex-voto insolite de remerciements à Saint-Quinis, daté de
1991. Un enfant est couché dans un lit d’hopital, au pied du lit une
feuille de température avec à gauche le drapeau du Canada et à droite
celui du Québec. De part et d’autre du lit : le Sacré-Coeur de
Montréal et Saint-Quinis, tous deux tiennent un coeur dans leur main
droite, signe éventuel d’une transplantation cardiaque ?
Vous trouverez tous les Ex-voto de Saint Quinis sur la Base de Données www.oratoires.com
LES EX-VOTO MARINS
Si les ex-voto marins trouvent logiquement leur place dans les
sanctuaires situés sur les côtes de la Manche et de l’Atlantique et le
long des rivages méditerranéens du Golfe de Lion à l’Italie, il n’est
pas exclus d’en rencontrer dans l’intérieur des terres comme cet ex-voto
de 1754 à l’Ermitage Notre-Dame de Consolation à Jouques (13). Le
tableau en deux parties représente à gauche le donateur, un cierge à la
main remerciant la Vierge d’avoir épargné son navire, la belle caravelle
toutes voiles dehors représentée à droite. L’église Notre-Dame de
Romigier de Manosque possède un ex-voto marin qui a fait l’objet de nos
recherches et de la publication de notre ouvrage sur Mgr Reyne, aumônier
de la Marine lors de la bataille de Sébastopol, puis évêque de
Basse-Terre (Guadeloupe). Dans les deux cas ce n’est pas à la Vierge
"Etoile de la Mer", protectrice générale des marins, qu’ils s’adressent
mais à celle de leur village, prouvant ainsi leur attachement viscéral à
une dévotion locale.
Jouques.
Ermitage Notre-Dame de Consolation
Sanctuaire
Notre-Dame-des-Anges à Lurs (04)
Ex-Voto
Pierre Magnan. 1741
Le sanctuaire Notre-Dame des Anges à Lurs (04) possède 42 ex-voto dont
la majorité est inscrite à titre d’objet à l’Inventaire des monuments
Historiques. Parmi les plus anciens trois sont datés respectivement de
1727, 1739, et 1741, deux autres non datés sont également du XVIIIème
siècle ; les autres sont datés du XIXème siècle.
Ces ex-voto ont fait l’objet d’un inventaire photographique et d’une publication de l’Association pour l’Etude et la Sauvegarde du patrimoine religieux de la Haute-Provence, (bulletin n° 21 bis 1998, disponible au siège de l’association). Ces peintures à l’huile sur toile mesurent en moyenne 0,35 de hauteur sur 0,45 de largeur ; plusieurs de très belles factures sont signés de Joseph Aubanel, natif d’Avignon, frère aîné de Théodore Aubanel imprimeur et poète d’expression provençale, fondateur du Félibrige avec Mistral et Roumanille. L’ex-voto ci-dessous, représentant une bataille navale accompagné d’une banderole sur laquelle est inscrit « EX VOTO. FAIT PAR PIERRE MAGNAN EMBARQUE SUR L’AQUILON LE 6 AOUT 1741 », a retenu toute notre attention. Nos premières recherches nous ont permis d’apprendre que l’Aquilon, vaisseau de 44 canons, avait participé le 22 février 1744 à la Bataille du Cap Sicié, sous les ordres du Lieutenant général Court La Bruyère, au cours de la quelle la flotte franco espagnole mis en déroute la flotte britannique.
Exemples
en d’autres Sanctuaires
Sanctuaire de Notre-Dame de Bon-Port à la Garoupe à Antibes (06)
Site des Amis du Sanctuaire de la Garoupe : Avec l’amabilité de http://garoupe.free.fr/
Retrouvez de beaux Ex-voto de La Garoupe sur notre Base de Données www.oratoires.com
LES EX-VOTO DE NOTRE DAME DE LAGHET
Le Sanctuaire Marial de Laghet, aujourd’hui sur la commune de La
Trinité, faisait jadis partie de la paroisse d’Eze. Au lieu dit de
Laghet, au fond du vallon était une pauvre chapelle en très mauvais état
qui était desservie par un prêtre d’Eze Don Fighiera depuis 1624 et ce
pendant 25 ans.
Pour seul ornement la chapelle avait une vieille statue de Notre Dame,
en bois vermoulu, défigurée par une fente qui la coupait presque en
deux ; très vénérée par les paysans et habitants des campagnes
environnantes Notre Dame de Laghet était souvent invoquée pour demander
sa protection contre les duretés de la vie et les malheurs des temps.
LES MIRACLES
Trois miracles vont avoir lieu successivement en ce XVIIème siècle,
qui vont frapper les esprits et amener des foules à Laghet, avec une
réputation qui ne faiblira pas pendant les siècles qui suivront.
La guérison de Hyacinthe Casanova
Nous sommes au XVIIème siècle,
et le monégasque Hyacinthe Casanova est malade de la peste, ils avait
prié mais en vain, et des voisins lui parlèrent alors de la petite
chapelle de Laghet et de sa Vierge, on se mit à genoux dans la
chambre, et la guérison totale et subite fût obtenue.
En signe de reconnaissance, Casanova organise un pèlerinage à Laghet avec ses voisins sa famille, ses amis, auquel s’ajouteront au cours du cortège des habitants de La Turbie. La renommée du miracle se répandit immédiatement.
La délivrance de l’esclave
Une femme veuve de Monaco nommée Anne Giongona, était venue à Laghet
prier la Vierge, pour la délivrance de son fils prisonnier des
Barbaresques qui le capturèrent entrain de pêcher. Elle vit en songe
son fils libre, qui effectivement rentra chez lui, il avait été libéré
au moment ou sa mère le ressentit en songe après de longues prières
LES REACTIONS EPISCOPALES
L’évêque de Nice, Mgr Didier de Palletis, ordonna une enquête
canonique qui conclut à la véracité des miracles avec 22 des 36 faits
allégués en 18 mois qui ont ainsi été reconnus comme avérés et
accompagnés ni d’excitations malvenues, ni de pratiques douteuses.
L’évêque institua alors canoniquement le culte de Notre Dame de Laghet
le 28 décembre 1653. Il informa la souveraine Christine de France,
Duchesse de Savoie et régente, et c’est depuis ce temps que la famille
Ducale puis Royale à particulièrement vénérée Notre Dame de Laghet, et
ce jusqu’a nos jours.
LE SANCTUAIRE DE NICE
Les Syndics de la ville de Nice, placèrent leur ville sous la
protection spéciale de la Madone, et le 28 avril 1654, eue lieu le
premier pèlerinage officiel avec une procession venue à pied depuis la
cathédrale de Nice, précédée du clergé, des Syndics, suivis par tout
un peuple. Très rapidement la chapelle de Laghet devint un sanctuaire
très fréquenté par les Niçois et tous les habitants des alentours, de
Ligurie jusqu’a Gênes et du Piémont. En 1674, l’évêque de Nice
installa les Carmes Déchaux de Turin à Laghet dans des bâtiments
agrandis et reconstruits.
Les Carmes Déchaux chassés par les lois antireligieuses de la IIIème république
en 1901. Après des décennies d’utilisations diverses comme paroisse et
Petit Séminaire, le couvent fut attribué aux Soeurs de l’Ordre des
Bénédictines du Sacré-Coeur de Montmartre en 1978.
LES EX-VOTO DE NOTRE DAME DE LAGHET
Les Ex-voto témoignent de la ferveur des croyants, qui remercient la
Madone pour les miracles et les grâces reçues par son intercession. Ce
sont très souvent des dessins ou des tableaux d’expression naïve, qui
relatent les circonstances du péril et l’intervention salvatrice de la
Vierge ; ce sont des oeuvres très émouvantes. Certains bénéficiaires des
grâces reçues font appel à des peintres professionnels, et l’on
reconnait des tableaux du même peintre anonyme. Ces oeuvres illustrent
en fait un moment douloureux très brefs, celui de l’accident par
exemple, le souvenir en mémoire est alors transcrit en image.
Les ex-voto présentent un grand intérêt pour découvrir les us et
coutumes des temps passés les paysages d’alors, les métiers, les outils,
les vêtements, bref la vie des temps révolus.
Les premiers ex-voto sont attestés dès 1652, mais par la persécution
religieuse des Révolutionnaires français, ils seront tous brûlés ; Le
plus ancien subsistant est daté de 1793.
ND de Laghet compte aujourd’hui plus de 4000 Ex-Voto, dont 800 d’entre
eux sont classés "Monuments Historiques". Les ex-voto décorent les murs
du cloître, ceux de la crypte (photos ci dessus) et les plus précieux
sont exposés dans un musée spécifique (photos ci-dessous).
Ils évoquent les maladies pour un quart d’entre-eux, les chutes et les
accidents pour la moitié, ensuite les faits de guerre et les
catastrophes naturelles se partagent presque également le solde.
La Maladie
L’Accident
La
Guerre
Faits anecdotiques
Ex-voto marins
Source Maurice Brillant : le Vallon de la Vierge, Pierre Silvy : ND de
Laghet, Patrizia & Gérard. Colletta : Les Cimaises de la Grâce, . Photos
de B. Libaud, Textes de F. Libaud
Vous trouverez des Ex-voto du Sanctuaire de Notre Dame de Laghet, qui
sont publiés sur notre Base de Données www.oratoires.com
BIBLIOGRAPHIE SUR LES EX-VOTO Pour continuer à étudier cet intéressant sujet, nous vous signalons que des ouvrages remarquables traitent des ex-voto, et qui sont selon les titres soit dans le patrimoine livresque de l'association, soit dans une bibliothèque personnelle, et que l'on peut se procurer en neufs pour quelques-uns (N) et en occasion pour la plupart (O), notamment sur Internet :
EX-VOTO du Sanctuaire des Sources de la Seine, Musée Archéologique de Dijon,
1966 (O) Connaissance et Sauvegarde des Oratoires |