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Niches murales
et Linteaux de portes |
Niches murales et Linteaux de portes
NICHES MURALES ET Niches votives des maisons
Les niches murales, dites aussi niches votives, peuvent être classées en
deux catégories, les niches de protection des maisons, et les niches de
protection de la population du quartier ou de la ville, sachant que bien
souvent il est malaisé de les distinguer. Selon les styles
architecturaux, on situe deux périodes fécondes d'implantation de
niches, le XVII siècle et le début du XVIIIème, et après la révolution,
une nouvelle vague au XIX siècle sous la restauration jusqu'au second
Empire, même si l'on peut reprocher au second Empire de nombreuses
démolitions de maisons et d'immeubles possèdant des niches, pour faire
place au nouveau tracé des rues à l'instigation d'Haussmann, bordées
alors d'immeubles dits "de rapport" ou les niches n'ont plus leur place.
Cela est très net à Paris.
Niches en façades
Les niches murales de protection des maisons, souvent niches de façades, édifiées par les propriétaires qui les placent généralement au dessus ou à côté de la porte d'entrée pour protéger les habitants qu’elles abritent, par le Saint ou la Vierge qui sera placé dans la niche. Dans les villes anciennes ces niches perdurent et deviennent un éléments constitutif du patrimoine, souvent même mis en valeur par les Offices de Tourisme qui créent des circuits de visites. Par contre hors des centres des villes, dans les pavillons ou villas de notre époque, les niches de façades, ou même assez souvent de piliers de portails, se vident ou même disparaissent lors de ventes ou des successions des biens, le nouveau propriétaire étant soit indifférent, soit adepte d'une autre religion. On voit aussi des propriétaires déménager lors de la vente de son bien, en emmenant la statue qui était dans la niche.
Dans certaines régions, ces niches sont en bois ou en métal, fermées et vitrées, et fixées sur la façade de la maison ou de l’immeuble, notamment quand les murs sont en colombage et en torchis, ce qui rend difficile le creusement d’une niche.
Niches d'Angles
Les niches d'Angle, sont souvent le résultat d'un choix collectif des
habitants d'un quartier, qui les assimilent à un oratoire urbain. Ce
sont très souvent des niches assez monumentales, ouvragées, qui
hébergent une grande statue d'un saint protecteur ou d'une Vierge. Les
saints les plus recherchés étaitent les protecteurs d'épidémies, tels
Saint Roch, Saint Sébastien, et bien sur la Vierge, etc. En période de
risques d'épidémies, la population se réunissait sous ces niches
généralement dominantes d'un croisement de rues ou d'une place, ou des
prières et des bénédictions collectives avaient lieu.
Niches de façades et niches d'angles sont surtout répandues dans les villages et les villes anciennes, très présentes dans presque toutes les régions de France, comme en Provence ou elles étaient souvent édifiées suite à des épidémies de peste, avec par exemple Aix-en-Provence qui compterait 92 niches , Marseille 203, Avignon 275 et ailleurs comme à Lyon 270, Rennes 220, Dijon 60, Chalon-sur-Saône 50, Langres 34, Paris ou subsiste 25 niches après les reconstructions d'Haussmann, Lille avec 13 niches repertoriées, Limoges 12, Herblay 11, La Flèche 9, etc. et toutes celles que nous n'avons pas encore inventoriées... Notre inventaire sur la France rassemble plus de 3073 niches votives, infime part du total de niches votives que doivent contenir toutes les villes et villages de France !
Retrouvez les niches murales sur la Base de Données www.oratoires.com
Dans la rubrique 'Edifice', sélectionnez :' Niche murale' Niches votives des portes fortifiées des villes
Au moyen-âge et à la renaissance, les villes fortifiées étaient l’objet
de guerres de sièges, et connaissaient les famines et les épidémies,
aussi creusait-on souvent une niche contenant généralement une Vierge,
au dessus des portes fortifiées des villes, afin d’intimider les
envahisseurs en montrant que l’on avait appelé la protection divine sur
celle-ci et ses habitants.
Ainsi, par une délibération du 12 mars 1643, les consuls de Lyon
décident de mettre la ville "sous
la protection toute puissante de la très-sainte et immaculée Vierge
Marie, Mère de Jésus-Christ, nostre Seigneur"; Ils
instaurent la tradition encore respectée selon laquelle, chaque année le
8 septembre jour de la fête de la Nativité de la Vierge, les élus
montent en procession à Fourvière pour y entendre la messe et offrir "sept
livres de cire en cierges et flambeaux et un écu d'or" et
le voeu des échevins prévoit également l'installation de statues de
Madones sur les ponts de la Saosne et du Rhône.
Au XVIII siècle le Consulat de Nice décida que dans la porte Pairolière
une niche serait creusée et abriterait une statue de Notre Dame de
Laghet en marbre, ce qui fut fait. Au XIXème siècle les portes ont été
démolies en même temps que les remparts. Plus rien ne subsiste.
Linteaux de portes des maisons
Les linteaux de portes de maisons sculptés avec des motifs religieux,
avaient aussi ce rôle d’appeler la protection divine sur ses occupants,
et aussi de montrer qu’ici ont était croyant et catholique, ce qui avait
son importance lors des guerres de religions. Ces linteaux sculptés sont
très présents dans une grande partie de la France et des pays voisins.
Les motifs utilisés sont souvent les symboles fondamentaux du
christianisme, comme le chrisme, l’agneau pascal, la croix et le
monogramme IHS qui a été popularisé par le Franciscain Saint Bernardin
de Sienne (1380-1444). Il montrait lors de ses prédications un tableau
sur lequel figurait IHS au centre d’un soleil, et Saint Ignace de Loyola,
fondateur des Jésuites, choisit comme sceau IHS, avec une croix
surmontant le H.
Ce monogramme qui est très fréquent un peu partout. peut avoir plusieurs
sens qu’il est intéressant de connaître :
En grec, abréviation du nom IHSOUS (Jésus), En latin, IESUS HOMINUM SALVATOR (Jésus Sauveur des hommes) sens le plus commun.
IHSV - IN HOC SIGNO VINCES (Par ce signe tu vaincras)
mots entendus par l’Empereur Constantin avant la bataille du Pont Milvius à Rome en 312. IESUM HABEMUS SOCIUM (nous avons Jésus pour compagnon) IESUS HOMO SALVATOR (Jésus Homme Sauveur) oOo
Les sculptures de certains linteaux sont de véritables
chef-d'oeuvres suivant les exemples ci-dessous :
Retrouvez les linteaux sur la Base de Données www.oratoires.com
Dans la rubrique 'Edifice', sélectionnez : 'Linteau'
BIBLIOGRAPHIE
DES NICHES MURALES Il existe peu d'ouvrages sur les niches murales comme ceux cités ci-dessous qui sont dans la bibliothèque personnelle du président :
GUIDE DES MADONES DE LYON, Collectif, Préface de Mgr Barbarin, Editions AUTRE VUE LA STATUAIRE RELIGIEUSE DES MAISONS DE MARSEILLE, Adrien Blès & Régis Bertrand, Ed. La Thune, 1998 LES ORATOIRES D'AIX-EN-PROVENCE, A.R.P.A., Editions EDISUD NOTRE DAME DES FAÇADES, Par Marc Farraud, Les Niches murales de La Flèche, En vente à l'Office du Tourisme de la Flèche. LA STATUAIRE DE PIETE, Dijon, Patrimoine, Office du tourisme. NICHES DE FAçADES ET SAINTS POPULAIRES, Notre Vieux Chalon, par Pierre Chenu, 1975.
LAISSER VOUS CONTER LES NICHES DE LANGRES, Dépliant de l'Office du Tourisme.
NICHES & STATUES, LES ORATOIRES du centre ancien de Cartentras, par
Elisabeth Juan-Mazel et Bernard Duprat, Ed. Esprit des Lieux, 2022. MADONES DE RENNES, Itinéraires des Niches Sculptées, par C.Lemaître, J.Alexandre, H.Ronné, Editions Ouest France, Rennes, 2022 Et de nombreux blogs sur Internet. Connaissance et Sauvegarde des Oratoires |