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Hagiographies
LES
DEUX EVÊQUES SAINT-VÉRAN
À QUEL SAINT SE VOUER ?
SAINT-VÉRAN,
Evêque de Vence ou SAINT-VÉRAN,
Evêque de Cavaillon ?
Souvent
confondus, il nous paraît certain qu’il s’agit bien de deux personnages
distincts ayant vécu à un siècle d’intervalle, le premier étant décédé
en 480 et le second en 590 ; ils ne doivent donc pas être
confondus.
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SAINT-VERAN,
Evêque de VENCE
SAINT-VERAN, (+
480 ou 492), moine de Saint-Honorat de Lérins, puis évêque de l’ancien
siège de Vence, actuellement au diocèse de Nice, était fils de
Saint-Eucher (vers 380/390-449-455) évêque de Lyon, et de son épouse
Gala dont il eut deux fils, Salonius et Veranius qui deviendront
évêques du vivant de leur père, le premier de Genève et le second de
Vence.
On
lit par l’abrégé de sa vie par Adon, telle qu’on la découvre en tête de
la traduction qu’Arnauld d’Andilly a faite du Mépris du Monde : "
il renonça à la qualité de Sénateur si relevée pour aller s’enfermer
dans une caverne en l’une de ses terres assisse sur la rivière de la
Durance, ou ne s’occupant qu’a servir Dieu il passait tous les jours
& les nuits en jeusnes et prières".
Eucher
va retrouver ses fils à Lérins en 422, et embrasse la vie religieuse.
Gala, de son côté se retire dans un cloître. Il choisit la vie
d’anachorète, fait la traversée de l’ile de Lérins (Saint-Honorat) à
celle de Léro (Sainte-Marguerite), et s’y établit. En 435 :
"L’Evêque de Lyon éstant mort, toute cette église suivant l’ancienne
coutume jeusna & pria durant trois jours, pour demander à Dieu de
luy vouloir donner un Pasteur capable de la gouverner. Un ange apparut
alors à un enfant & luy dit : Il y a dans une caverne assisse
sur le bord de la Durance, un Sénateur nommé Eucher qui à tout
abandonné pour suivre IESUS-CHRIST. Il faut l’aller trouver & le
prendre pour vostre Evêque : car c’est luy que Dieu à choisi"
On
ne peut parler de Saint-Eucher sans évoquer Sainte-Tulle et Sainte
Consorce qui sont toujours vénérées en Provence.
Au
9ème siècle les compilateurs de martyrologues composèrent un texte
connu sous le nom de Vie de Sainte-Consorcia ou de conversion d’Eucher.
D’après ce récit, Eucher ayant eu deux filles, Tullia et Consortia, se
retira dans une caverne sur les bords de la Durance et y vécut dans la
prière et les jeunes ; le martyrologue romain en fait encore
mention.
A
Sainte-Tulle (04) l’église paroissiale Notre-Dame-de-Beauvoir possède
un buste reliquaire de la Sainte qui à donné son nom à la commune.
A
Cucuron (84) dans l’église paroissiale Notre-Dame-de-Beaulieu, la
chapelle Sainte-Tulle abrite un grand retable de bois sculpté ainsi que
trois bustes reliquaires dont celui de la Sainte et sans doute celui de
sa soeur Sainte Consorce (489), vierge vénérée à Cluny au VIème siècle.
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Cucuron
(Vaucluse) Eglise paroissiale Notre-Dame-de-Beaulieu.
Bustes
reliquaires : au centre St. Cyr, à droite Ste. Tulle, à
gauche sans doute Ste. Consorce
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VENCE,
Cathédrale Notre-Dame de la Nativité
Construite
au IVème siècle sur l’emplacement d’un temple romain, la cathédrale
prit sa forme définitive au XI ou XIIème siècle.
A
la mort de Saint-Véran en 492 son corps fût déposé dans un sarcophage
de marbre qui est aujourd’hui l’autel de la chapelle qui lui est
dédéiée.
Dans
le choeur deux bustes en cuivre argenté contiennent les reliques de
Saint-Véran et de saint-Lambert.
Dans
la chapelle Saint-Lambert (évêque de Vence en 1154) deux bustes
représentent les deux Saints évêques.
Ci-contre,
portail actuel de la Cathédrale.
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La
Légende de l’épée fleurie
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Les
Vençois, menacés par les Barbares "Wisigoths", Saint-Véran revêtu de sa
longue tunique et armé de sa crosse dorée, partit vers le camp des
barbares sur sa mule accompagné d’un enfant qui portait une croix.
L’évêque s’approcha du chef, Euric et lui dit humblement :"Je suis
Véran, évêque de Vence. Je viens te supplier d’épargner ma cité et ses
habitants, o toi, roi des païens". A ces mots, le Barbare furiueux,
saisit son épée, la fit tournoyer au dessus de la tête du prélat qui
priait à voix basse. L’épée alla se planter dans un arbre à quelques
pas de lui. Euric s’avança vers le saint homme et lui
dit :"Evêque, si mon arme demain est fleurie, je t’épargnerai, toi
et ta cité". Saint-Véran se retira près de l’arbre et resta prostré en
implorant le ciel, jusqu’au matin. A l’aube l’épée est fleurie car
pendant la nuit un liseron rouge s’était enroulé autour de l’épée. Le
soir Euric levait le camp et Vence fut sauvée. Saint-Véran reçu le
titre de protecteur de la cité. |
SAINT-VERAN,
Evêque de Cavaillon
Utelle
fut évangélisée dans les temps apostoliques, et au VIème siècle,
lorsque St-Véran, évêque de Cavaillon, et patron de l’église, passa
dans la région pour évangéliser la Ligurie, il y trouva déja une
chrétienté.
Il
y aurait construit la première église.
Du IX au XIème siècle, un beau monument fut construit de style roman
avec une certaine tendance au mauresque, cette église fut en partie
détruite dans un tremblement de terre en 1452. C’est le prieur Claudi
de Grimaldi qui présida à la reconstiturion de l’édifice actuel.
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Ci-dessus,
le portail de l’église d’Utelle (Alpes-Maritimes) dont les panneaux
datés de 1542, relatent la vie de St. Véran |
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Ci-contre
à gauche, détail de la mort de St. Véran
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Vie
de SAINT-VERAN de Cavaillon
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Véran
fut évêque de Cavaillon vers la fin du VIème siècle et son souvenir
comme pasteur fidèle à tous les devoirs de sa charge, gardien de la
doctrine et ministre de la charité, ne s’est jamais effacé. Aussi
à-t-il été choisi comme patron de la ville et du diocèse (uni depuis
1801 à celui d’Avignon). Il était connu de Saint-Grégoire de Tours qui
l’a visité et à écrit de lui :"Ce pontife était pourvu de grandes
vertus en sorte que, souvent, avec la grâce de Dieu, il guérissait les
malades par un signe de croix".
On
lui attribue la construction de la cathédrale antérieure à celle du
XIIème siècle, dont l’autel tabulaire fut retrouvé en 1860. Il siegea
au concile de Macon de 585. La même année, il fut appelé par le roi
franc Gontran pour enquêter sur l’assassinat de l’archevêque de Rouen
Prétextât par la reine Frédégonde. En 587, le roi Childebert II
d’Austrasie lui demanda de tenir son fils Thierry sur les fonts
baptismaux. En 589, il fit partie d’une commission d’évêques chargée de
rétablir l’ordre parmi les moniales de l’abbaye Saint-Croix de Poitiers.
Selon
une tradition immémoriale, il fut inhumé dans l’église de Fontaine de
Vaucluse qui lui est dédiée (comme l’atteste déjà un document de 979 et
qui conserve encore le sarcophage mérovingien qui parait être son
tombeau. Ses reliques, dont une partie avait été emportée à Jargeau
près d’Orléans au début du XIème siècle, ont été transférrées (par
mesure de sécurité) dans la cathédrale de Cavaillon le 7 juillet 1321
par l’évêque Pons Augier de Lagnes, en présence du poète Pétrarque.
Sauvées en 1562 par les chanoines lors du saccage de la cathédrale par
les troupes du Baron des Adrets, elles ont été rendues en 1613 à la
vénération des fidèles cavaillonnais.
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LA LEGENDE DE SAINT-VERAN
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Voici
ce que le chanoine François Mathieu, pénitencier de la cathédrale de
cavaillon, écrit dans un receuil de textes parus en 1665 : Il y
avait pour lors en ces quartiers là, un dragon d’une prodigieuse
grandeur, lequel désolait tout son voisinage, et rendait la campagne
presque inhabitable. Ce monstre avait sa tanière dans une caverne des
rochers de Vaucluse, d’ou venant à sortir avec impétuosisité, lorsqu’on
y pensait le moins, il se ruait sur le bétail et sur les hommes qu’il
trouvait dans les champs, égorgeant , dévorant tout ce qu’il
rencontrait sans qu’il fut possible d’esquiver sa furie, à cause qu’il
avait des ailes, et qu’aussi on n’avait pas le loisir de se mettre à
l’écart.
Au
reste, il était si horrible que sa gueule vue ne donnait guère de
terreur que sa cruauté.
Car
outre son énorme grosseur, il était tout couvert d’écailles
impénétrables à toutes sortes de traits ; son dos biggaré d’une
grande multitude de couleur, jetait une lueur effroyable ; ses
yeux rouges et étincelants ressemblants à deux soupiraux d’une
fopurnaise ardente, et quand il ouvrait sa gueule pour hurler, on en
voyait sortir une haleine fumeuse qui faisait juger de loin qu’il
vomissait des flammes".
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Les
gens de la région, effrayés demandaient à VERAN de les délivrer de ce
monstre. Muni du signe de croix, VERAN s’avança dans la caverne,
commanda au dragon de sortir et de venir se présenter devant lui.
L’animal sortit et vint se coucher aux pieds de VERAN. Le Prêtre lui
laissa la vie mais l’enchaina et le traina jusqu’au pied du Lubéron. Là
il lui rendit la liberté à condition qu’il ne revint plus dans la
région et qu’il ne fasse plus de mal aux habitants et à leurs bêtes de
service. Saignant lors de sa retraite, il laissa tomber des gouttes de
sang, d’où la présence en France d’autres villages nommés Saint-Véran,
dans les Hautes-Alpes, les Côtes d’Armor, la Nièvre, ou Saint-Véran
dans l’Isère, le Rhône, et la Saône-et-Loire. |
LES
RELIQUES DE SAINT-VERAN
On
voit, dans l’église de Fontaine-de-Vaucluse, un tombeau qu’on dit être
celui de Saint-Véran. De là, quelques années après sa mort, son corps
fut transporté à cavaillon. Plus tard, il fut transfféré dans le
Nivernais, dans le lieu qui a conservé son nom (Saint-Véran, Nièvre,
arrondissement de Cosne, canton de Saint-Amand-en-Puisaye). On ignore
l’époque précise et les motifs de cette translation. Ce fut là
l’origine du prieuré de Saint-Véran, et, si l’église de ce prieuré fut
construite à cette occasion, comme on le pense, on pourrait fixer
approximativement l’époque de la translation dont nous parlons ;
elle aurait eu lieu, dans ce cas, au VIème siècle.
Le
corps du Saint évêque de Cavaillon fut ensuite transféré sur les bords
de la Loire, à Jargeau. L’évêque d’Orléans faisait alors reconstruire
l’église de cette ville, jusque-la placée sous le titre de la
croix ; Il dédia la nouvelle église à Saint-Vran, et témoigna pour
le grand thaumaturge la piété la plus vive et la plus généreuse. Depuis
cette époque, le culte de Saint-Véran s’est maintenu en honneur dans
cette ville et dans tout le diocèse d’Orléans. Les mères de famille
aiment tout particulièrement à lui recommander la santé de leurs petits
enfants.
Cependant
le prieuré de Saint-Véran avait conservé le chef du Saint évêque, on
s’y rendait de fort loin en pélerinage, surtout dans les temps de
calamité.Plusieurs fois (notamment en 1584 et en 1597) la ville de
Nevers a eu recours à l’intercessionde Saint-Véran pour obtenir la
cessation de la peste qui décimait ses habitants. La paroisse actuelle
de Saint-Véran célèbre la fête de son saint patron le 19 octobre, comme
elle est marquée au martyrologue romain.
Jusqu’en
1763 l’église paroissiale avait conservé ses anciens reliquaires, l’un
renfermant deux ossements de Saint- Blaise, patron de la paroisse,
l’autre un ossement de la tête de Saint-Véran et trois autres ossements
de la tête et du cou. Comme ces reliquaires tombaient de vétusté, on
les fit refaire, et, le 1er mai de ladite année, en présence de tout le
peuple, on en retira les saintes reliques, mais on ne les plaça dans
les nouveaux reliquaires que le lundi de la Pentecôte, 23 mai. Le
reliquaire de Saint-Véran était une mitre d’argent soutenue par quatre
anges ; au milieu de la mitre était pratiquée une ouverture
circulaire, ornée de pierreries ; on pouvait voir, à travers un
verre, les restes précieux du saint protecteur de la contrée. C’était,
dit-on, un don du duc de Nevers.
En
1793, des mains sacrilèges s’emparèrent de ce riche reliquaire qu’on
envoya au district de Cosne pour être expédié à l’hôtel de la Monnaie,
à paris ; quant aux reliques, on les jeta au milieu de l’église.
Elles furent receuillies par le sieur François Chotard, sacristain de
la paroisse, qui les conserva respectueusement dans sa maison.
Lorsque
la paix fut rendue à l’église de France, le sieur Chotard remit les
saintes reliques au curé chargé d’administrer la paroisse ; elles
furent reconnues par deux des principaux profanateurs et par d’autres
personnes dignes de foi ; un nouveau procès-verbal fut dressé,
après avoir établi leur authenticité, et les reliques furent déposées
dans un pauvre reliquaire en carton, qu’on eut soin de sceller.
En
1818 Mgr Dominique-Augustin Jufètre, évêque de Nevers, apposa son sceau
sur lesdits reliquaires, après avoir examiné avec soin le procès-verbal
à lui présenté par Mercier, curé de la paroisse, constatant
l’authenticité de ces Saintes reliques
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La
cathédrale de cavaillon possède un bras du saint conservé dans
l’armoire à reliques dont les vantaux en bois doré ont été réalisés en
1704 par Jacques Bernus, sculpteur à Mazan.
Le
19 juin 1845, Mgr Naudo autorisa Monsieur le Curé de Cavaillon à ouvrir
la châsse de Saint-Véran et à y prendre des fragments de reliques pour
les envoyer au curé de l’église d’Embrun (Hautes-Alpes)
L’église
paroissiale de Saint-Vrain (Côtes-d’Armor) possède également des
reliques qui sont exposées le jour de la fête patronale.
A
Saint-Firmin-des-Prés (Loir-et-Cher), les reliques (fractions du crâne
et fractions d’une côte) ont été volées. Le pélerinage à la chapelle
St. Vrain près de la fontaine sacrée où le Saint accomplit des
guérisons miraculeuses lors de son voyage à Rouen semble tombé en
désuétude.
En
Italie, sur la côte Ligure, la cathédrale d’Albenga possède des
reliques (os de la tête et fragments du bras)
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Cathédrale
de cavaillon
Armoire
contenant les reliques de Saint-Véran
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ORATOIRES SAINT-VERAN
A
la sortie nord du village de Saint-Véran (Hautes-Alpes) le plus haut
village d’Europe habité toute l’année, l’abbé Toy fit élever un
oratoire en 1852 au quartier des Forannes, au départ du chemin de
Pierre-Grosse. C’est un pilier massif de section carrée, percé d’une
niche surbaissée contenant les statues en bois de St Claude et de St
Véran, protégées par une belle grille. Le toit à deux pentes couvert de
lauzes est surmonté d’une croix.
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A
Fontaine de Vaucluse (Vaucluse), l’oratoire Saint-Véran est situé à
l’emplacement de la rencontre du saint avec les habitants de Cavaillon,
venus le chercher pour en faire leur évêque.
Une
procession s’y rend tous les ans pour sa fête.
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A
Aureille (Bouches-du-Rhône) un bel oratoire en pierres de taille est
dédié à Saint-Véran, patron des bergers et protecteur des troupeaux,
également fêté à la cathédrale d’Arles.
Barbentane
(Bouche-du-Rhône) possède également un oratoire dédié à Saint-Véran.
Celui d’Eyguières a disparu.
A
Méounes (Var) un oratoire à été construit en 1965, par M. Chaix,
berger, pour la protection de son troupeau.
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Textes
et photos Jean Dieudé
Connaissance et Sauvegarde des
Oratoires Le Beverly, 226 B Avenue de La Lanterne, 06200 NICE
Tél : 06 16 76 19 09 - oratoires.asso@gmail.com
Association d'Intérêt Général
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