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Hagiographies
LE SAINT DES ALPES, BERNARD DE MENTHON
Une destinée de Chevalier !
Selon les légendes, c’est en 923, ou en juin 1008, que Bernoline
de Duingt épouse du Baron Richard de Menthon, donna le jour à un
garçon dans le château familial qui domine le lac d’Annecy de sa
haute silhouette, alors seigneurie du Comté de Genevois, le Comté
de Savoie n’existe pas encore. Le nouveau-né fût tout de suite
porté sur les fonts baptismaux et baptisé Bernard, du prénom de
son oncle Bernard de Beaufort qui avec son épouse furent choisis
comme parrain et marraine.
Le Baron de Menthon ainsi que son épouse étaient de la famille
d’un des tout premiers Comtes de Genève, le vaillant Olivier, Pair
de France et compagnon d’armes de Charlemagne. Bernard est de
haute lignée, et promis à une haute destinée chevaleresque.
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Le
Château de Menthon Saint Bernard |
Bernard grandit en recevant une éducation chrétienne solide par sa mère,
et une formation de Chevalier par son père, à 7 ans il monte à cheval,
puis manie l’épée, tire à l’arc, il devient expert en maniement des
armes de son temps, dans le but de succéder à son père.
Son éducation est faite par Maitre Germain qui lui enseigne les lettres,
le latin, le calcul et l’histoire du Comté de Genève et du Royaume de
Bourgogne. A 15 ans ses parents l’envoyèrent à Paris terminer ses études
à l’école Cathédrale ; il en résultait une formation devant faire de lui
un grand Seigneur promis à de très hautes responsabilités politiques et
militaires. Mais déjà Bernard sentait l’appel du Christ, la vie
religieuse l’attirait. Mais à son retour à Menthon, ses parents avaient
formé le projet de le marier à une belle jeune fille de grande famille
Marguerite de Miolans, ce qui contraria beaucoup Bernard qui se sentait
de plus en plus attiré par la vie religieuse qu’il se promet d’adopter.
L’appel du Christ
La
Cathédrale d’Aoste |
La nuit précédent son mariage, Bernard résolu dans son choix s’évade
de sa chambre par la fenêtre, à l’insu de ses parents, des invités
et de la domesticité affairée aux préparatifs du lendemain ;
Traversant les alpes, il rejoignit la ville d’Aoste, plus
particulièrement la cathédrale ou il fût accueilli par l’Archidiacre
Pierre de La Val-d’Isère. A Aoste Bernard continua à s’instruire
pour prétendre au sacerdoce.
Rapidement Bernard fût ordonné prêtre par l’évêque Grifa, et intégré
au chapitre de la cathédrale, ou il se consacra à aider et secourir
les pauvres et les malades du diocèse, sa réputation de sainteté
grandit de jour en jour. Plus tard il fût nommé archidiacre de la
Cathédrale. |
L’Apôtre
des Alpes
Dans sa charge il parcourait toutes les vallées alpines pour
convertir les habitants par ses prêches et en éliminant les
survivances des cultes païens ; il accueillait régulièrement les
pèlerins, les marchands, tous les voyageurs qui venaient de passer
par le col du MontJoux à 2473 m, anciennement le Mont Jupiter ou
César avait fait bâtir un temple qui abritait encore la statue du
dieu.
Les voyageurs qui s’aventuraient à passer ce col affrontaient les
périls naturels tels les avalanches, les orages, et surtout les
brigands, ils arrivaient terrorisés, épuisés, dévalisés, tandis
que d’autres y trouvaient la mort.
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Le col l’hiver
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Guidé par sa vénération pour Saint Nicolas, Bernard suivis de voyageurs
rescapés monta jusqu’au col de Joux, et selon la légende, à l’aide de
son étole qui se transforma en chaîne, renversa la statue de Jupiter qui
se brisa, et chassa les brigands, ensuite il bénit le lieu et y planta
une croix. De même quelques temps après il monta au col de la colonne de
Jupiter (Petit Saint Bernard) ou s’élevait une colonne sur laquelle
reposait une grosse pierre rouge et brillante appelée l’Oeil de Jupiter
et supposée objet de tous les maléfices qu’il renversa, la colonne et la
grosse pierre se cassèrent, de même il bénit le lieu et y planta une
croix.
L’Hospice selon une gravure du XIX |
Après le succès de ces deux exploits, la renommée de Bernard fût
immense, la traversée des Alpes devenait sure, restait seulement à
affronter la dureté du temps et des éléments, et pour rendre ces
voies accessibles, en 970 il décida de construire sur chaque col
un hospice tenu par des chanoines réguliers relevant de la Règle
de Saint Augustin, ou tous les voyageurs seraient accueillis,
nourris et soignés.
La devise donnée par Bernard était "Hic
Christus adoratur et pascitur" soit "Ici
le Christ est adoré et nourri"
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Le diable et Saint Bernard
Dans le paganisme de l’ancien Orient, le diable est considéré comme
une force obscure dont la présence est soupçonnée derrière les maux
qui assaillent l’homme. On lui attribue l’emprise sur certains lieux
« ensorcelés », sur la maladie, sur les revers de fortune.
On en vient ensuite à rendre un culte à ces forces diaboliques, comme
à des dieux, pour se les concilier, apaiser leur colère et conjurer
leurs mauvais sorts. C’est ainsi qu’on en fait des représentations
picturales ou des statues pour donner un visage à ces forces qui
perturbaient la vie quotidienne. On représente le diable de la manière
la plus laide possible pour indiquer combien son action est maléfique
pour l’homme.
Dans l’iconographie de St. Bernard, le diable est toujours présent,
aux pieds du Saint. Il est peint ou sculpté sous les apparences d’un
dragon en furie, montrant ses crocs acérés. Son corps prend la forme
d’un animal horrible et une apparence hideuse, pour symboliser au
mieux les forces du mal. De fait, il doit signifier les dangers que
représente la montagne en ce temps-là tels les dangers du froid, de la
neige, de la tempête et du brouillard ; les dangers de l’insécurité de
la montagne habitée par des hordes de bandits prêts à rançonner tout
passant, pèlerin ou commerçant ; et les dangers de la fatigue jusqu’à
l’épuisement, c’est à dire de la mort blanche.
Il représente également les ravages opérés par les différents cultes
païens qui envahissent le monde de l’époque.
Cependant, le diable est toujours représenté enchaîné et soumis à
Saint Bernard. Celui-ci le « tient en laisse », posant son pied sur la
tête ou sur le corps du dragon, comme le vainqueur pose son pied sur
le corps de sa victime qui gît à ses pieds. |
Fresque de la chapelle Saint Bernard à Rezzo.
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A gauche une représentation caractéristique de la victoire de Saint
Bernard par une fresque du XVI ème siècle des montagnes de Ligurie.
A droite une représentation gravée assez conventionnelle de la fin
du XIXème siècle
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Saint Bernard enchaînant le dragon
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Les Reliques de Saint Bernard
On lui attribue de nombreux miracles faits durant sa vie comme le
rapporte le chanoine georges Delavy dans son ouvrage " La vie de saint
Bernard de Menthon, édité en 1862. Il mourut à Novare le 15 juin 1081 au
cours du retour d’un voyage à Rome, et son corps fût placé dans un
cercueil de marbre. Puis ses reliques furent partagées avec une partie
mise dans une urne de pierre sous l’autel érigé en son honneur dans
l’église St Laurent et l’autre partie dans une chasse en bois placée
sous le maître autel de la même église ; Puis cette église étant démolie
les reliques furent transférées dans la Cathédrale de Novare, enfin plus
tard ces reliques furent partagées.
Des reliques de Saint Bernard de Menthon se trouvent à l’église de
Mont-Joux qui possède une partie du crâne ; une dent et deux ossements
sont à la chapelle du château de Menthon ; quelques ossements à l’Abbaye
de Saint-Maurice en Valais qui possède aussi une côte renfermée dans un
bras reliquaire en argent ; bien sur la cathédrale de Novare tout comme
à la cathédrale d’Aoste possèdent des reliques, ainsi que les églises de
Casal, de campessières, et l’église St Roch de Turin. A ces reliques du
Saint s’ajoutent divers objet personnels qui sont conservé dans l’église
du Mont-Joux, tel son anneau, des coupes en bois, une cuillère en
argent.
Ci-dessus le buste reliquaire de Saint Bernard à ll’Hospice du Grand
Saint Bernard, un manuscrit ancien,et un très beau retable de l’église
paroissiale de Lucéram (06) peint vers 1490, sans doute par l’atelier de
Louis Bréa, représentant Saint Bernard de Menthon entouré de Saint
Claude et de Saint Benoît.
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De même dans la chapelle de Roure (06) on trouve de très belles
fresques l’une représentant Saint Bernard chassant le diable du
Mont-Joux, aujourd’hui le Grand Saint Bernard, et on le voit aussi
renversant la colonne de Jupiter au col du Petit Saint Bernard.De
même le retable de l’Autel représente Saint Bernard de Menthon au
centre avec la chaine qui à enchaîné le diable qu’il foule à ses
pieds, et il est entouré de deux autres Saints protecteurs très
populaires, les Saints anti-pesteux que sont Saint Sébastien à
gauche et Saint Roch à droite, par Andréa de Cella en 1510. |
Comme illustré plus haut, pour s’approprier la protection du Saint
contre les maux de ce temps , des représentations furent peintes en
diverses églises et chapelles comme l’église paroissiale de Lucéram (06)
qui possède un retable représentant Saint Bernard de Menthon, ou la
chapelle de Roure (06) ornée de belles fresques de la vie du Saint,
ainsi que bien d’autres édifices encore.
Représentations de Saint Bernard de Menthon aujourd’hui
Il est le Patron des montagnards et des alpinistes, proclamé par Pie XI
en 1923 et est fêté le 15 juin, et est très vénéré par les montagnards.
De même de nombreuses églises de villes et villages des Alpes, sont sous
sa dédicace, tant en France qu’en Italie et en suisse, ainsi que
l’église de Ferrette (68), parce que elle était administrée par des
Chanoines réguliers de Saint Augustin par exemple.
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A gauche, statue reliquaire de Saint Bernard de Menthon que notre
association a offert à la commune de Saint Martin Vésubie pour être
abritée dans l’oratoire du Boréon qui lui est dédié et qui sera béni
au cours de l’été 2010.
A droite la statue de Saint Bernard de Menthon qui domine le col du
Mont-Joux ou du Grand Saint Bernard, et qui a supplanté la statue de
Jupiter.
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Texte Francs Libaud et photos provenant de différentes sources.
Le 5 juin 2010
Connaissance et Sauvegarde des Oratoires
Le Beverly, 226 B Avenue de La lanterne, 06200 NICE
Tél : 06 16 76 19 09 et 01 47 88 47 72 - oratoires.asso@gmail.com
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