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Hagiographies
SAINT QUINIS, Un illustre prélat
de la Gaule mérovingienne
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Vénéré à Vaison-la-Romaine (Vaucluse) sous le nom de Quenin,
dérivé du nom latin Quinidus, il est vénéré dans le Var sous le
nom de Quinis ainsi qu’à Mauriac (Cantal) sous le nom de Quinide ;
il naquit à Vaison entre 500 et 510 dans une famille aisée. Sa
mère, étant enceinte, entrepris un pèlerinage à Arles pour la fête
de Saint Genés ; elle eut un songe lui prédisant que son fils
deviendrait évêque de Vaison.
Consacré à Dieu dès sa naissance, son éducation religieuse fut
confiée par ses parents à St. Théodose, 14ème évêque de la cité,
qui souhaitait en faire son successeur.
Quittant père et mère, il sortit de la ville, renonçant aux
plaisirs, aux honneurs et aux richesses pour s’enfermer dans un
affreux désert situé sur la montagne du Renom, près de
Camps-la-Source dépendant alors, et jusque en 1790, du Diocèse
d’Aix.
Le bruit de sa sainteté se répandit bientôt et il fut importuné
par les visiteurs toujours plus nombreux ; il se réfugiât alors au
Monastère de Lérins où il eut vraisemblablement comme compagnons
St. Siffren futur évêque de Vénasque et St. Eutrope futur évêque
d’Orange |
Sur les instances de St. Théodose, qui se sentait vieillir, il
consentit à revenir à Vaison. Il est cité parmi les membres du
Concile d’Arles de 554 où il représente son évêque au titre
d’archidiacre. A la mort de Théodose, il fut sacré évêque en 556
par Sapaudus archevêque d’Arles. Il participa au Concile de Paris
de 558 convoqué par Childebert et à celui de 573 convoqué par
Chilpéric. C’est vers cette époque que se situe l’épisode
miraculeux de Mommol, comte d’Auxerre. Ce général, gouverneur de
Provence, de passage à Vaison, mécontent de l’accueil de Quenin se
mit à l’injurier grossièrement en public, aussitôt il fut frappé
de paralysie ; ce n’est qu’après avoir fait amende honorable que
Quenin le guérit. Beaucoup d’autres prodiges lui sont imputés :
guérisons de lépreux, d’aveugles et de paralytiques. On prétend
que grâce à son intercession Vaison a toujours été épargnée de la
peste.Quenin mourut le 15 février 578 ou 579. Sa dépouille fut
d’abord placée sous le maître autel de l’église, puis des
religieux bénédictins venus d’Auvergne installèrent une abbaye sur
l’emplacement actuel de la chapelle St. Quenin. Lors des invasions
sarrasines, ils emportèrent le chef de St. Quenin à l’abbaye
Saint-Pierre de Mauriac (Cantal) fondée par Théodechilde, fille de
Clovis. Au XVIe siècle les bâtiments du monastère et son église
avec sa flèche de 56 mètres furent dévastées par les Huguenots,
relevé par la congrégation de Saint-Maur, il fut de nouveau
détruit lors de la tourmente révolutionnaire.
Saint-Quenin fut canonisé en 1205 par Innocent III. Un peu plus
tard l’évêque Faraudi fit élever un autel dans la cathédrale et ce
fut probablement lui qui fit mettre ses reliques retrouvées (moins
la tête) sous le maître-autel. La translation des reliques eut
lieu à Mauriac le 23 septembre 1653 ; en 1822 il fut procédé à une
reconnaissance des reliques et en 1848 les Moines de Mauriac
restituèrent à Camps la Source la mâchoire inférieure placée dans
le buste reliquaire du Saint. |
Trois Oratoires dédiés à Saint Quinis jalonnent le vieux chemin de
Camps-la-Source à Besse-sur-Issole en direction de l’ermitage
Le premier oratoire en pierres apparentes, a été restauré en
1975 à l’initiative du Félibre Gabriel Larose, sa niche renferme
une plaque en faïence de Moustiers de Simone Garnier, protégée
par une grille à barreaux verticaux. Le toit à deux versants de
faible pente est recouvert de tuiles canal et surmonté d’une
croix.
Le deuxième oratoire situé à l’orée du bois, devant un champ de
vigne, est construit en pierres apparentes avec niche en plein
cintre contenant une plaque à l’effigie de Saint Quinis protégée
par une grille à barreaux verticaux. Le toit plat est recouvert
de dalles de pierre avec petite croix de fer à son sommet.
Le troisième oratoire est situé à l’embranchement du sentier
montant à l’ermitage. Pilier de maçonnerie en pierres apparentes
reposant sur un large socle. Niche rectangulaire contenant une
statue du Saint protégée par une grille ; belle corniche
débordante, toit plat et petite croix de fer.
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Ermitage Saint Quinis |
Depuis ce dernier oratoire, en une demi-heure de marche par un
chemin muletier à travers bois on accède à l’Ermitage Saint-Quinis
situé à 636 mètres d’altitude au sommet de la barre rocheuse qui
domine la vallée de l’Issole et les villages de Besse et de
Sainte-Anastasie blottis à ses pieds.
En 1630 - 1632 la Confrérie de St. Quinis procéda à la
reconstruction de l’ancien couvent du Renom tombant en ruines. Une
communauté de Trinitaires prit possession de l’ermitage en 1646.
Le pèlerinage avait primitivement lieu le 15 février, puis le
premier dimanche de juin, en 1825 la date fut définitivement fixée
au dimanche de la Sainte Trinité. |
De nombreux ex-voto tapissent encore les murs de la chapelle,
malgré la disparition d’un certain nombre que nous avions
photographié en 1948. Les deux principaux thèmes traités
concernent la maladie (principalement les enfants au berceau) et
les accidents provoqués par les mulets et chevaux ou par
l’indiscipline des enfants. Les scènes d’intérieur nous
permettent de voir le mobilier et le mode vestimentaire de
l’époque.
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1769 - Peinture sur bois : à gauche St. Quinis tête nue,
nonchalamment assis sur un nuage, main gauche levée en signe de
bénédiction et tenant sa crosse de sa main droite. à droite
femme agenouillée, mains jointes en prière, bonnet, collerette
et manches de dentelle, grand manteau rouge serré à la taille
par une ceinture ; derrière elle un bébé dans un berceau
d’osier.
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Un autre ex-voto de la même époque, également peint sur bois mais en
mauvais état de conservation représente au centre une femme agenouillée
en prières, coiffée d’un bonnet à tuyaux et vêtue d’une veste courte
tuyautée ; en arrière plan à gauche, un grand lit à rideaux avec un
enfant la tête emmaillotée ; sur la droite, St. Quinis debout, mitré,
émergeant d’un nuage, tenant sa crosse de la main gauche et bénissant de
la main droite. En bas, dans l’angle droit, un beau cartouche encadré
d’un décor de feuillages porte la date de 1782.
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L’ex-voto de gauche porte la mention : Isnard Louis 5 novembre
1857. Autour d’un enfant couché dans son lit, un homme vêtu d’un
gilet tenant son chapeau à la main, une femme, coiffée d’un
fichu blanc, vêtue d’une ample jupe à plis de couleur bleu avec
un châle rouge sur les épaules est agenouillée au pied du lit en
implorant saint Quinis bénissant au-dessus d’un nuage ; une
seconde femme, vêtue d’une ample jupe rouge, d’un tablier bleu
et d’un châle vert se tient debout au côté du lit.
Au centre, l’ex-voto portant la mention « Sainte-Anastasie –
Philomène Blanc – Décembre 1866 » représente une femme couchée
dans un grand lit à baldaquin. Trois hommes, en habits,
discutent debout au pied du lit, le personnage central portant
chapeau et canne à la main tandis qu’une religieuse, en
cornette, invite la malade à se recommander à saint Quinis,
debout au-dessus d’un nuage.
Le troisème ex-voto, a droite, qui ne porte pas d’inscription
lisible, représente un homme en chemise et bonnet de nuit,
couche dans un lit à baldaquin, implorant saint Quinis à genoux
sur un nuage. Au centre du tableau , un Ange Gardien ailé invite
un jeune homme, vêtu d’une veste, à se rendre à l’ermitage
Saint-Quinis pour demander la guérison du malade.
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L’ex-voto de gauche, daté du 10 juin 1862, relate l’accident
provoqué par un mulet, portant une charge, fermement maintenu
par son conducteur qui cherche à le maîtriser. Deux femmes
viennent au secours d’un enfant tombé à terre tandis que deux
autres lèvent les bras pour implorer le secours de saint-Quinis,
assis sur un nuage. A l’arrière, un cabriolet à quatre roues est
attelé de deux chevaux blancs cabrés, maintenus par le cocher
assis sur son siège ; un couple est assis sur le siège dont la
capote est relevée. La scène est représentée avec précision, les
femmes coiffées de bonnets sont vêtues de robes amples serrées à
la taille, d’un tablier et d’un fichu de couleur sur les
épaules.
Au centre, l’ex-voto de Marius Grison représente une charrette,
chargée de sacs de toile, attelée à deux chevaux en ligne, en
bas du tableau un homme se précipite pour porter secours à un
personnage tombé sous la roue de la charrette tandis que celui
placé à l’arrière du cheval lève les deux bras au ciel et que le
conducteur de l’attelage retient les chevaux. Saint Quinis assis
sur un nuage étend un bras protecteur
Le troisième ex-voto est une peinture sur toile, datée de 1819,
sans autres indications, relatant l’accident survenu au passage
d’un pont à un notable ou à un riche propriétaire. Le splendide
cabriolet rouge est attelé de deux chevaux blancs ; le
conducteur est élégamment vêtu, à l’arrière sur la route, une
femme coiffée d‘un bonnet plissé, habillée d’une robe bleue et
d’un tablier rouge, lève les bras au ciel pour demander la
protection de saint Quinis représenté, sans sa crosse, debout
sur un nuage et levant le bras gauche en signe de protection.
Dans l’angle supérieur gauche du tableau on distingue
l’ermitage. A noter le harnachement des chevaux et la structure
du cabriolet représentés avec une grande précision de détails.
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Le 20 janvier 1871, du haut d’un rocher un enfant aventureux est
tombé dans la rivière, heureusement secouru par deux hommes
grâce à l’intervention de saint Quinis. Dans la partie
supérieure du tableau on aperçoit l’ermitage qui domine la
vallée.
Au centre l’Ex-voto de Philémon Grisolle. La pendule marquait
quatre heures quand le plancher s’est effondré dans la cave, où
se trouvait le pressoir, emportant la maman et son bébé couché
dans un berceau à bascule, ainsi que le buffet dont la
vaisselle, assiettes, verres, tasses à café et bouteille se sont
échappés.
Ex-voto 1858. Encore un enfant aventureux égaré dans les bois,
heureusement retrouvé par ses parents inquiets, à genoux
implorant le secours de saint Quinis.
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Textes et photos Jean Dieudé
Connaissance et Sauvegarde des Oratoires
Le Beverly, 226 B Avenue de La Lanterne, 06200 NICE
Tél : 06 16 76 19 09 -
oratoires.asso@gmail.com
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